Afin de refroidir les eaux situés autour du récif, les chercheurs ont utilisé un ventilateur monté sur un bateau – ressemblant à un canon à neige – qui projette des cristaux de sel dans les nuages afin de les rendre plus brillants.
En effet, un nuage qui contient plus d'eau est plus brillant et freine donc plus efficacement la chaleur du soleil, en renvoyant ses rayons vers l'espace.
Les résultats de cet essai sont "vraiment, vraiment encourageants", s'est félicité vendredi le responsable scientifique du projet, Daniel Harrison, de l'Université de Southern Cross. "Toutes les recherches sont théoriques (...) c'est donc une première mondiale d'aller chercher de l'eau de mer et de la transformer en noyaux de condensation dans les nuages".
Selon lui, en dépit de la réussite de cette expérience, au moins quatre ans de recherches supplémentaires seront nécessaires pour prouver cette théorie.
Cette expérience a été menée fin mars par l'Université et l'Institut des sciences de la mer de Sydney.
Le pire épisode de blanchissement de coraux
La Grande Barrière de corail a vécu au cours de l'été austral qui vient de s'achever son plus grave épisode de blanchissement de coraux, un phénomène dû au réchauffement climatique qui menace la survie même de ce joyau australien classé au Patrimoine mondial.
Le blanchissement est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration. Il est dû à la hausse de la température de l'eau.
Le nord de cet écosystème avait déjà subi en 2016 et 2017 deux épisodes sans précédent de blanchissement de ses coraux.
>> Lire : Les coraux continuent à mourir dans la Grande barrière australienne
Une expérience à grande échelle est nécessaire
Pour avoir un impact significatif sur le récif, une expérience à grande échelle, dix fois plus importante devra être conduite avec notamment l'utilisation de plusieurs grandes turbines montées sur des barges, a affirmé Daniel Harrison.
Ainsi, "si cela fonctionne aussi bien que nous l'espérons, nous pourrions peut-être réduire le stress du blanchiment d'environ 70 %... et peut-être même la quasi-totalité de la mortalité", selon lui.
Daniel Harrisson a cependant souligné que l'efficacité de cette technique diminuera avec la hausse des températures de l'océan: "Si nous continuons à appliquer des scénarios habituels d'émissions de gaz à effet de serre, alors cette technologie peut tout au plus nous permettre d'acheter quelques décennies supplémentaires avant de voir la perte complète du récif", a-t-il averti.
afp/sjaq