"Nous devons circonscrire le changement climatique tout autant que la pandémie", a déclaré le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) à l'occasion de la cinquantième Journée de la Terre.
"Certes, la (maladie) Covid-19 a provoqué une grave crise sanitaire et économique au plan mondial, mais si nous ne luttons pas contre le changement climatique, le bien-être humain, les écosystèmes et les économies pourraient être menacés pendant des siècles", a averti Petteri Taalas.
Réduction temporaire des émissions
Les conséquences de la pandémie devraient entraîner cette année une "réduction de 6% des émissions de gaz à effet de serre", principaux responsables du réchauffement climatique, a précisé le patron de l'OMM. Mais cette réduction devrait n'être que "temporaire", selon l'organisme onusien pour qui cet état de fait ne doit pas remplacer une "action durable en faveur du climat".
Appel à une croissance plus verte
L'ONU est d'autant plus inquiète que "les crises économiques précédentes ont souvent été suivies d'une reprise accompagnée d'une croissance des émissions de carbone bien plus forte". Elle réclame la mise en place de plans de relance post-pandémie favorisant une "croissance plus verte".
"Nous devons faire preuve de la même détermination et de la même unité dans notre lutte contre le changement climatique que dans celle que nous menons contre la (maladie) Covid-19", a insisté Petteri Taalas.
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afp/oang
Accélération du réchauffement sur cinq ans
Records de chaleur, acidification des océans, élévation du niveau de la mer, fonte des glaciers: tous ces indicateurs font état d'une accélération du changement climatique ces cinq dernières années, d'après le rapport sur le climat mondial en 2015-2019.
Alors que cette période a été la plus chaude jamais constatée, les experts s'attendent à ce que la température moyenne mondiale batte un nouveau record au cours de la prochaine période quinquennale (2020-2024).
Selon les analyses de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le risque global de maladies ou de décès lié à la chaleur s'est accru régulièrement depuis 1980. Et environ 30% de la population mondiale vit désormais dans des régions climatiques sujettes à des canicules meurtrières au moins 20 jours par an.
Les fortes pluies et les inondations qui découlent de la variabilité du climat créent des conditions favorables à l'apparition de diverses épidémies, notamment de choléra. Dans les pays où cette maladie est endémique, il est estimé qu'1,3 milliard de personnes sont ainsi menacées, selon l'ONU.
La Suisse négocie un accord sur la durabilité
La Suisse participe aux côtés du Costa Rica, des Fidji, de l’Islande, de la Norvège et de la Nouvelle-Zélande aux négociations concernant un accord sur le changement climatique, le commerce et la durabilité.
Le Secrétariat d’Etat à l’économie a été mandaté mercredi par le Conseil fédéral pour mener ces négociations.
L'objectif est de mettre en place des mesures permettant d’améliorer l’accès au marché des biens et services respectueux de l’environnement et de réduire les distorsions de marché nocives pour l’environnement.
L’accord prévoit notamment des règles commerciales complémentaires à d’autres mesures en faveur du climat et de l’environnement.
Ces travaux se font dans un premier temps entre quelques pays partageant les mêmes vues. Les négociations seront ensuite ouvertes à un cercle plus large.