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La hausse du CO2 liée à l'activité humaine n'a pas de précédent naturel

L'activité humaine a induit une hausse massive et inédite des concentrations de CO2 dans l'atmosphère. [EPA/Keystone - Maxim Shipenkov]
L'activité humaine a induit une hausse massive et inédite des concentrations de CO2 dans l'atmosphère. - [EPA/Keystone - Maxim Shipenkov]
L'augmentation actuelle de CO2 dans l'atmosphère, d'origine humaine, n'a pas d'équivalent d'origine naturelle. Elle est six fois plus importante et dix fois plus rapide que lors des précédents réchauffements, selon une étude internationale dirigée par l'Université de Berne.

Pour ces travaux publiés dans la revue Science, les chercheurs ont effectué des mesures d'une précision inédite sur des carottes de glace provenant de l'Antarctique dans le cadre du projet européen EPICA (European Project for Ice Coring in Antarctica).

Huit épisodes interglaciaires décortiqués

Cela leur a permis de reconstruire la composition de l'atmosphère lors des huit épisodes glaciaires et interglaciaires qui se sont succédé au cours de ces 800'000 dernières années, a indiqué jeudi l'alma mater bernoise dans un communiqué. Les scientifiques bernois avaient déjà démontré en 2008 que la concentration en CO2 était alors nettement inférieure à l'actuelle.

Cette nouvelle étude indique que les hausses rapides de ce gaz à effet de serre sont une caractéristique de notre système climatique. Elles se manifestent toujours lorsque la fonte des glaces au Groenland ou dans l'Antarctique perturbe notablement la circulation océanique. Néanmoins, la hausse actuelle dépasse de loin les épisodes passés, selon les auteurs.

Variations naturelles dix fois plus lentes

"Ces sautes naturelles des taux de CO2 dans l'atmosphère se déroulaient près de dix fois plus lentement que l'évolution d'origine humaine de la dernière décennie", souligne Christoph Nehrbass-Ahles, premier auteur de l'étude, ancien doctorant à l'Université de Berne et actuellement chercheur à l'Université de Cambridge (GB), cité dans le communiqué.

En outre, la hausse historique la plus importante répertoriée par les chercheurs, de l'ordre de 15 ppm (parts par million), correspond à la hausse provoquée actuellement en six ans par l'humanité.

ats/oang

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