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Un projet lancé par une Suissesse lutte contre l'extinction des pangolins

Forum des idées - Au secours des pangolins
Forum des idées - Au secours des pangolins / Forum / 6 min. / le 8 octobre 2020
Au centre de l'attention depuis qu'il est considéré comme le premier vecteur de transmission du coronavirus à l'homme, le pangolin est en voie d'extinction. Un projet, lancé par la vétérinaire suisse Maja Gudehus, vise à préserver l'espèce en République centrafricaine.
Maja Gudehus et un pangolin à longue queue. [NDIMA]
Maja Gudehus et un pangolin à longue queue. [NDIMA]

"Le coronavirus a rendu le pangolin globalement connu en quelques semaines, alors qu'on assistait avant à une extinction silencieuse", constate la vétérinaire Maja Gudehus dans le Forum des Idées, en rappelant que le pangolin est le mammifère le plus trafiqué au monde. "Il est recherché pour ses écailles et pour sa viande, principalement dans les pays asiatiques."

Face à la menace d'extinction de cette espèce vieille de 80 millions d'années, Maja Gudehus s'est rendue en 2017 dans les aires protégées de Dzanga-Sangha en République centrafricaine pour aider à développer un projet de réhabilitation de pangolins en partenariat avec des ONG environnementales et le gouvernement du pays.

Un plan d'action national

"Très vite nous avons remarqué que les actions de réhabilitation et de conservation des pangolins, très localisées, nécessitaient une collaboration plus intensive entre les différents acteurs locaux, ONG et gouvernement notamment, pour créer un plan d’action de conservation national des pangolins", raconte-t-elle pour expliquer la création d'une association, baptisée Ndima, qui signifie forêt/nature en langue Ba’aka.

Des pisteurs ba'aka au centre de réhabilitation. [Ndima]
Des pisteurs ba'aka au centre de réhabilitation. [Ndima]

L'association vise quatre buts principaux: l'élaboration et l'implémentation de ce plan d’action, une campagne de sensibilisation nationale, un programme d’éducation en conservation pour former des experts nationaux et une collecte de données sur le commerce illégal et sur la perception du pangolin dans le pays.

Une clinique vétérinaire de brousse

Comme premier résultat concret, "j’ai développé, avec des fonds privés, une clinique vétérinaire de brousse et un programme de recherche des pangolins en travaillant avec les communautés locales", précise la véterinaire.

Quant à savoir si cette démarche trouve un écho auprès du gouvernement centrafricain, Maja Gudehus se montre optimiste. "Je suis la seule à faire ça pour le moment, donc les portes me sont ouvertes, car le pays est en crise et la conservation de l'espèce est quelque chose qui offre de l'espoir", conclut-elle.

Propos recueillis par Esther Coquoz

Adaptation web: Victorien Kissling

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