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Une nappe de pollution mystérieuse dérive sur l'océan au Kamtchatka

De la mousse sur une plage du Kamtchatka, en Russie. [AFP - Alexandr Piragis/Sputnik]
Pollution inquiétante dans la péninsule de Kamtchatka en Russie: interview de Marie-Hélène Mandrillon / Forum / 4 min. / le 10 octobre 2020
Une nappe de pollution de 40 km de long, qui a provoqué des morts massives d'animaux et des blessures aux baigneurs au Kamtchatka, dans l'Extrême-Orient russe, se déplace sur l'eau, ont constaté récemment des scientifiques.

Cette nappe de 40km de long et de 30 à 100 mètres de large dérive le long des côtes de la péninsule, selon un communiqué de l'Université fédérale d'Extrême-Orient, qui mène ces recherches.

Cette bande de pollution, que l'on pensait limitée à une plage, "a des limites claires, ne se désintègre pas et se déplace progressivement vers le sud" vers les îles Kouriles que la Russie et le Japon se disputent, "sans diminuer de taille", a indiqué le chef d'un laboratoire de biologie l'université.

Cette pollution prend la forme d'une "mousse suspecte" de couleur "vert foncé". L'université a annoncé plus tard qu'il s'agissait de "micro-algues" et que les analyses se poursuivaient.

Valeurs 10 fois supérieures à la norme

Selon de premiers résultats publiés jeudi par l'agence fédérale environnementale, les échantillons prélevés sur la plage contenaient "un niveau d'ion phosphate de 10,8 fois supérieur à la norme, de fer 6,7 fois supérieur et de phénol 2,9 fois supérieur à la norme", tout en précisant que cela prendrait plus de temps de déceler les éléments les plus toxiques.

Depuis plusieurs jours, des habitants de la péninsule sauvage du Kamtchatka ont constaté la présence d'impressionnantes quantités d'animaux marins morts sur les plages de l'océan Pacifique, et souffert de brûlures et de vomissements au contact ou près de l'eau.

Enquête ouverte

Mercredi, les autorités russes ont ouvert une enquête pour "violation des règles de gestion des substances et déchets dangereux pour l'environnement" et "pollution marine", affirmant que les premiers échantillons indiquaient la présence "d'un polluant dont la consistance est proche du pétrole industriel ou d'une autre substance contenant des composants huileux".

afp/vkiss

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Source encore inconnue

Le gouverneur du territoire du Kamtchatka a déclaré que la source de la pollution pourrait être une décharge de pesticides abandonnée. Mais les chercheurs ont inidqué que des analyses menées sur place "suggèrent qu'il n'y a pas eu de fuite depuis cette décharge".

Si les autorités n'excluent pas un phénomène "naturel", d'autres experts interrogés par des médias russes avancent l'hypothèse d'une fuite de carburant de fusée toxique. Jeudi, le gouverneur a toutefois déclaré que les échantillons prélevés pour l'instant étaient "négatifs pour l'heptyle", un type parmi d'autres carburants de fusée suspectés.