Le froid, spécialement en Russie et dans le nord-est de l'Europe, a poussé les oiseaux à migrer plus au sud, explique lundi Christophe Sahli, collaborateur scientifique à l'association de la Grande Cariçaie, qui coordonne ce recensement. Il ajoute qu'une nourriture plus abondante, notamment des algues, est aussi à l'origine de cette forte hausse.
Même s'il faut remonter aux années 1990 pour retrouver autant d'oiseaux, c'est surtout par rapport aux deux dernières années que le bond est spectaculaire. La moyenne des cinq derniers recensements se situe aux alentours de 72'000 volatiles.
Surtout entre Cheyres et Yvonand
Les plus grands groupes d'oiseaux au repos ont été observés entre Cheyres (FR) et Yvonand (VD) avec plus de 20'000 individus, ainsi que, de manière plus large, entre Corcelettes (VD) et Auvernier (NE) avec presque 30'000 oiseaux.
L'association de la Grande Cariçaie s'est également intéressée aux effectifs du lac de Morat, où 4748 oiseaux ont été dénombrés, contre environ 3500 lors du recensement de 2020.
Malgré ces effectifs en nette hausse, il est difficile de tirer des conclusions pour les prochaines années. "Cela reste très aléatoire et dépend des conditions saisonnières", remarque Christophe Sahli.
Il indique toutefois qu'à long terme, le réchauffement climatique va inciter certaines espèces à hiverner plus au nord de l'Europe. Il cite le cas d'espèces nordiques, comme le garrot à oeil d'or (un autre canard plongeur), qui n'aurait plus besoin de migrer pour trouver de la nourriture et profiter de conditions moins rudes.
ats/cab