Ce rapport a été établi par la branche de recherche de la société suisse IQAir et Greenpeace à partir de données de stations de surveillance terrestres, opérées pour les deux tiers par des institutions publiques.
Il indique que 84% des pays ont connu une baisse des niveaux de pollution de l'air aux particules fines PM2,5 (inférieures à 2,5 micromètres).
Des poumons au système sanguin
Mais sur 106 pays avec des données disponibles, seuls 24 respectaient les normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour ces particules dont le diamètre correspond à un trentième d'un cheveu humain. Cette petitesse leur permet de pénétrer dans le système sanguin via les poumons, entraînant asthme, cancers des poumons ou maladies cardiaques.
La majorité des sept millions de morts prématurées à travers le monde attribuées par l'OMS à la pollution de l'air sont causées par ces PM2,5, issues des tempêtes de sable, des feux de forêt, de l'agriculture, de l'industrie et de la combustion d'énergies fossiles.
Amélioration temporaire avec la pandémie
"De nombreuses régions du monde ont connu des améliorations inédites, mais temporaires, de leur qualité de l'air en 2020, les restrictions dues au Covid ayant entraîné une baisse brutale de la consommation d'énergies fossiles", a souligné Lauri Myllyvirta du Centre de recherches sur l'énergie et l'air (CREA), qui a également collaboré à l'étude. Pour cet analyste, cité dans un communiqué, cette baisse a permis "d'éviter des dizaines de milliers de décès" dans le monde.
Des études ont par ailleurs suggéré qu'une exposition à la pollution de l'air accroît la vulnérabilité au Covid-19 et favorise peut-être la circulation du virus.
Cette amélioration de la qualité de l'air en 2020 a déjà été constatée dans de nombreuses études régionales, ainsi qu'une remontée de la pollution avec la levée ou l'assouplissement des restrictions.
New Dehli reste la plus polluée
Comme les années précédentes, l'Asie du Sud et de l'Est ont été les régions les plus affectées par les PM2,5 en 2020: le Bangladesh, l'Inde et le Pakistan concentrent 42 des 50 villes les plus polluées au monde, 49 sur 50 si on y ajoute la Chine, où 86% des villes mesurées ont pourtant enregistré une amélioration globale.
Parmi les capitales, New Delhi était la plus polluée (comme en 2019), avec plus de huit fois la dose maximale recommandée par l'OMS. Suivent Dacca, Oulan Bator, Kaboul et Doha. Islamabad est 11e, Pékin 15e. A l'autre extrémité du tableau, Stockholm, Helsinki et Wellington sont les capitales les moins affectées.
Conséquences des incendies aux Etats-Unis
Rare exception à la baisse mondiale, les Etats-Unis ont enregistré une augmentation moyenne de 6,7% de la pollution aux PM2,5, attribuée aux méga-feux qui ont notamment ravagé le nord-ouest du pays. Au point que 38% des villes américaines étudiées n'ont pas respecté les normes OMS en 2020, contre 21% en 2019.
afp/oang