Le réchauffement climatique aggrave le risque de gel tardif: une assertion qui peut paraître paradoxale. Or, en réalité, le problème majeur vient du fait que ces gelées surviennent de plus en plus fréquemment alors que la végétation a déjà commencé à pousser, à cause de températures anormalement chaudes survenues antérieurement.
"Ce que le changement climatique fait, c'est créer ces périodes chaudes – en mars voire en février – qui font démarrer la végétation, alors que la saison d'hiver n'est pas encore complètement terminée, et qu'il peut y avoir encore des gels début avril qui sont relativement normaux. Cela dit, ils étaient exceptionnels cette année", note Robert Vautard, climatologue, directeur de recherche au CNRS et coauteur de l'étude, centrée sur la Champagne, la Vallée de la Loire et la Bourgogne.
Il y aura toujours des gels tardifs
"Donc on se retrouve dans une situation où la végétation démarre trop tôt. Les gels tardifs se produisent et se produiront toujours dans nos simulations et seront plus intenses avec le changement climatique que sans", ajoute-t-il au micro de La Matinale.
Une étude de 2017, menée par l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage, a montré que les arbres en altitude sont de plus en plus exposés à ce gel printanier, parce qu'ils se réveillent effectivement de plus en plus tôt.
Pauline Rappaz/sjaq