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L'aviation est coresponsable mais aussi victime du réchauffement

Un avion d'Iberia au décollage de l'aéroport de Madrid. [Reuters - Paul Hanna]
L'aviation pourrait subir de plein fouet les conséquences d'une hausse des températures / La Matinale / 2 min. / le 26 juillet 2021
Régulièrement dénoncée pour sa contribution au changement climatique, l'aviation en subit aussi les effets. Les canicules extrêmes auront de plus en plus de conséquences techniques sur les avions et les infrastructures aéroportuaires, avertissent des chercheurs toulousains.

Le dôme de chaleur qui s'est abattu sur l'Amérique du Nord début juillet n'est qu'un avant-goût pour le secteur de l'aviation, qui a vu les appareils immobilisés sur le tarmac.

>> Lire : La canicule nord-américaine était "presque impossible" sans le réchauffement

Depuis deux ans, des chercheurs du Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique, à Toulouse, mesurent l’impact de ce changement climatique.

Plus forte poussée nécessaire au décollage

Il provoque un plus grand nombre de turbulences en vol, mais les difficultés commencent déjà au sol. L’augmentation de la température entraîne la diminution de la densité de l’air et donc de la force de poussée nécessaire au décollage de l’avion.

Et pour y faire face, il y a deux solutions, a expliqué la chercheuse Sophie Ricci lundi dans La Matinale de la RTS: "Soit vous augmentez la longueur de piste pour le décollage, soit vous diminuez la charge, c'est-à-dire le nombre de personnes à bord".

Ainsi en 2017 à Phoenix (Arizona), a-t-elle rappelé, "il a fallu que certains avions attendent que les températures baissent un peu, ou alors ils ont été déplacés sur d'autres pistes plus longues, parce que les températures étaient trop élevées et ne permettaient pas le décollage".

L'exemple de l'aéroport de Madrid

Dans ces travaux menés en partenariat avec notamment Airbus et Météo France, les chercheurs ont aussi déterminé les aéroports les plus vulnérables. Et ce sont ceux qui se trouvent en altitude ou dans des zones où il fait chaud. Ils sont susceptibles de souffrir de ces phénomènes-là parce que les températures vont encore augmenter.

"Madrid, par exemple, est un aéroport critique où on est déjà obligé d'avoir quelques jours de restriction du poids ponctuellement", a illustré Sophie Ricci. "Et l'idée pour nous est de faire des études en fonction des prévisions climatiques à l'échéance 2100 et de voir dans quelle mesure ces effets vont s'intensifier".

Ces fortes chaleurs pourraient aussi avoir un impact sur les opérations aériennes, les besoins de climatisation dans les aéroports, ou encore sur le goudron des pistes.

Foued Boukari/oang

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