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Le Congrès mondial de la nature veut limiter le déclin de la biodiversité

Le fynbos à Cap Town, en Afrique du Sud. [KEYSTONE - Nic Bothma / EPA]
Le Congrès mondial de la nature veut limiter le déclin de la biodiversité / La Matinale / 2 min. / le 3 septembre 2021
Le Congrès mondial de la nature de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) débute vendredi. Organisé tous les quatre ans, ce rendez-vous se tient à quelques mois de la COP15 sur la biodiversité. L'objectif est de travailler à une nouvelle feuille de route pour enrayer le déclin accéléré de la biodiversité mondiale.

Des chefs d'Etat, des entreprises, des ONG et la population de 160 pays vont échanger pendant huit jours pour déterminer les actions urgentes à mener en matière de biodiversité. Quelque 20'000 personnes sont attendues à cet événement qui se déroule à Marseille.

L'objectif du congrès vise à élever la préservation du monde vivant au même rang d'importance que le réchauffement climatique. Selon Bruno Oberle, directeur général de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les enjeux de la biodiversité sont plus compliqués à comprendre que ceux liés au climat.

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"En termes de réflexion scientifique et politique, on a quelques années de retard", estime-t-il. Pourtant, "la biodiversité contribue à stabiliser le climat et à fixer le CO2".

Dépendance des humains à la biodiversité

Parmi les sujets qui seront discutés lors de ce congrès, il y a notamment l'idée d'intégrer la protection de la biodiversité dans les stratégies des institutions financières, comme c'est déjà le cas pour le climat. Le plus urgent pour l'UICN est néanmoins de doubler le nombre de zones protégées et d'atteindre, à l'horizon 2030, 30% de surfaces terrestres et maritimes protégées.

Pour Bruno Oberle, il en va de la survie de l'humanité. "Ce que l'on mange et boit est lié à la biodiversité. L'air que nous respirons est créé par les plantes et la majorité des médicaments provient de la biodiversité. Si ce système se casse, c'est l'existence de l'humanité qui est en jeu", affirme le directeur.

Les chiffres sur la biodiversité ont de quoi donner le vertige: un million d’espèces animales et végétales sont en voie de disparition sur les quelque huit millions recensées. Le rythme de leur disparition est jusqu'à mille fois supérieur à la pente naturelle.

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Le Congrès mondial de la nature de l'UICN sera ouvert vendredi après-midi par le président français Emmanuel Macron.

Fouad Boukari/iar

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Sarah Pearson Perret: "Difficile d'atteindre les 30% en Suisse"

Selon Sarah Pearson Perret, directrice de Pro Natura Suisse romande, il sera difficile pour la Suisse d'atteindre à l'horizon 2030 les 30% de surfaces terrestres et maritimes protégées.

"Dans nos pays voisins, c'est assez réaliste. Ils sont déjà près de ce chiffre. La Suisse est par contre encore très loin. On se situe entre 10% et 12%", a indiqué la biologiste vendredi dans La Matinale.

La stratégie suisse déployée dans les années 1990 s'est avérée différente de celle des autres pays. "On a mis sous protection de toutes petites surfaces. Nos pays voisins ont eu l'apport de l'Union européenne à travers le projet Natura 2000, qui visait des surfaces beaucoup plus grandes avec différents types d'habitats", explique Sarah Pearson Perret.

>> L'interview de Sarah Pearson Perret dans La Matinale :

Sarah Pearson Perret, Secrétaire romande de Pro Natura. [ne.vertliberaux.ch]ne.vertliberaux.ch
Le congrès mondial de la nature de l'UICN débute à Marseille: interview de Sarah Pearson Perret / La Matinale / 6 min. / le 3 septembre 2021