Le rapport publié notamment par l'Unesco et l'Union internationale de Conservation de la Nature (UICN) révèle que dix aires forestières à travers le monde émettent davantage de CO2 qu'elles n'en captent.
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Au total, 223 sites classés au patrimoine de l'Unesco ont été analysés. Les auteurs de l'étude s'inquiètent du fait que des forêts censées être protégées sont en réalité émettrices de gaz à effet de serre.
Au même titre que les océans, les forêts jouent un rôle capital dans la régulation du climat. Les arbres absorbent en effet du carbone rejeté par l'activité humaine par le biais de la photosynthèse.
La déforestation et les incendies ont toutefois des effets délétères sur le climat car ils libèrent le carbone contenus dans les arbres, les racines et les sols et le rejettent dans l'atmosphère.
La menace des événements extrêmes
L'étude parue jeudi a intégré les 69 millions d'hectares de forêts réparties sur les 223 sites classés à l'Unesco. Pour calculer les flux entrants et sortants de carbone, les scientifiques ont utilisé des données de satellite, ainsi que des données de terrain. Ils ont ainsi établi une cartographie des vingt dernières années.
La surveillance de ces sites a permis d'identifier la nature précise des incidents à l'origine des rejets de CO2.
Pour certaines des dix aires forestières identifiées dans le rapport, un seul événement climatique extrême, comme les feux de forêts ou les ouragans, les a fait basculer de l'absorption au statut d'émettrice, indique Tales Carvalho Resende, chef de projet à l'unité patrimoine naturel de l'Unesco et co-auteur de l'étude.
Recommandations pour préserver les forêts
Ce sont donc principalement les événement extrêmes qui ont conduit les forêts à devenir soudainement émettrices de gaz à effet de serre. L'étude cite notamment les violents incendies survenus en Sibérie et ou en Australie.
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En revanche, sur d'autres sites de l'Unesco, tels les forêts tropicales de Sumatra, en Indonésie, l'activité humaine est clairement en cause, les abords directs de ces forêts étant soumis à une vaste déforestation illégale.
Les conclusions de l'étude montrent ainsi que les sites particulièrement préservés ont de plus en plus de mal à contenir le réchauffement climatique. Sur la base de ces résultats, les auteurs appellent à une meilleure prévention des incendies et plaident pour la préservation des écosystèmes adjacents aux aires forestières.
Céline Fontannaz/iar