L'empreinte carbone du plastique a doublé en vingt ans, selon une étude zurichoise
La demande mondiale en plastique a quadruplé ces quarante dernières années. Les études menées jusqu'ici se concentraient surtout sur la pollution occasionnée par son élimination ou sa dispersion dans l'environnement sous forme de microplastiques.
Or, l'empreinte carbone du plastique est environ le double de ce qui était estimé jusqu'ici dans les écobilans, rapporte l'équipe de Livia Cabernard, de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), dans la revue Nature Sustainability.
"L'empreinte carbone liée au plastique dans le secteur chinois des transports, dans l'industrie électronique indonésienne et dans le secteur indien de la construction a été multipliée par 50 depuis 1995", indique Livia Cabernard, citée jeudi dans un communiqué de la haute école.
Le charbon principal émetteur
En 2015, la production mondiale de matières plastiques était responsable de 4,5% des émissions de gaz à effet de serre. Avec 96%, la fabrication se taille la part du lion dans l'empreinte carbone, le recyclage, l'incinération ou la mise en décharge ne représentant qu'une faible proportion de l'écobilan.
L'étude n'épargne pas les pays à haut revenu, dont la demande croissante en matières synthétiques contribue à alimenter ce marché. Selon les auteurs, il s'agirait par conséquent de réduire l'utilisation du plastique et de promouvoir son recyclage. Une interdiction générale serait contre-productive, les matériaux alternatifs étant souvent encore plus polluants.
Enfin, les chercheurs ont également calculé que la pollution aux particules fines liées à la fabrication de plastique avait augmenté de 70% au cours des vingt ans considérés, à cause des centrales à charbon. Les émissions dans ce secteur ont quadruplé depuis 1995.
ats/iar