Pacifastacus leniusculus, de son nom latin, ce crustacé décapode est plus connu en tant qu'écrevisse signal. Elle est aussi nommée écrevisse de Californie ou du Pacific.
Extrêmement vorace, c'est une prédatrice redoutée, arrivée en Suisse à la fin des années 1970. Elle a colonisé les lacs; désormais, elle s'attaque aussi aux cours d'eau du pays: "Elle remonte depuis le lac et le problème que l'on a, notamment, c'est que, sur ces cours d'eau, on a encore des populations d'écrevisses indigènes, notamment l'écrevisse à pattes blanches", explique David Bippus, collaborateur scientifique de La Maison de la Rivière, à Tolochenaz (VD). "C'est une espèce qui est menacée: elle est en voie d'extinction", précise-t-il dans le reportage du 19h30.
La disparition de l'écrevisse à patte blanche n'est pas seulement une problématique suisse mais également européenne. Jusqu'à présent, les méthodes préconisées pour stopper la progression de l'écrevisse signal sont soit trop coûteuses, soit dommageables pour l'environnement.
"Il y a certaines études qui ont essayé d'utiliser des produits chimiques ou de mettre à sec des plans d'eau. Ce sont des choses qui ont vraiment un impact considérable. De plus, ce n'est absolument pas applicables dans les eaux courantes, donc dans les rivières", ajoute David Bippus.
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Trouver des solutions réalistes
D'où l'intérêt de réfléchir en commun pour trouver des solutions réalistes. Les scientifiques préconisent d'installer des barrages à certains endroits stratégiques des cours d'eau pour stopper la progression de l'écrevisse de Californie.
Pour éviter de tels dégâts sur d'autres espèces, chacune et chacun possède sa part de responsabilité: "Vous avez aussi des animaux que vous pouvez acheter dans une animalerie, ou autre et qu'il ne faudrait jamais relâcher dans la nature", remarque le biologiste Jean-François Rubin, directeur de La Maison de la Rivière. "C'est le cas classique avec les tortues de Floride qui ont été introduites un peu partout et qui ont des impacts considérables sur les espèces indigènes" (voir "À consulter également").
Par le passé, ces espèces exotiques ne parvenaient pas à se maintenir dans nos milieux mais, désormais, à la faveur des changements climatiques, elles survivent et prolifèrent.
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Une illustration de la Fédération départementale de pêche de l'Ain:
Sujet télévisé: Jean-Baptiste Guillet
Version web: Stéphanie Jaquet