Modifié

Réduire la surpêche avec un bateau intelligent

Le chercheur de l'Ifremer Julien Simon teste un filet de pêche équipé de capteurs et de caméras le 5 octobre 2021. [AFP - Fred Tanneau]
Un bateau de pêche intelligent pour trier les poissons avant leur remontée à bord / La Matinale / 1 min. / le 15 décembre 2021
Alors que l'UE a approuvé cette semaine les quotas de pêche pour 2022 avec une nouvelle réduction en Méditerranée, ces décisions sont très critiquées par les ONG environnementales. En France, une équipe de chercheurs a donc développé un bateau de pêche intelligent pour limiter les captures inutiles.

Le prototype a été développé au sein de l’Ifremer, l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer. Ce bateau de pêche intelligent a été pensé pour limiter les captures inutiles et trier les poissons avant même de les remonter à bord.

Chaque année dans le monde, 20 millions de tonnes de poisson, souvent morts, sont rejetées en mer ou ramenées à quai. Ce gaspillage important a des conséquences sur les fonds marins. Cette intelligence artificielle pourrait ainsi limiter la surpêche et diminuer l’impact de la pêche sur l’écosystème marin.

Espèces reconnues en temps réel

L’idée est de faire le tri des poissons dans l’eau avant de les remonter sur le pont. Aujourd’hui, les pêcheurs ne savent pas toujours quelles espèces ils attrapent. "Quand ils mettent leur chalut à l'eau, ils n'ont aucun retour en temps réel sur les espèces qu'ils capturent, donc c'est une équation très compliquée pour les pêcheurs. Certaines espèces leur sont complètement interdites comme par exemple les dauphins ou le bar", explique Julien Simon, ingénieur à l'Ifremer.

Le prototype développé par l’Ifremer a donc été créé pour remédier à ce problème. Le bateau est équipé de caméras, de capteurs et de puissants logiciels (de l'intelligence artificielle profonde). Le chalutier peut ainsi reconnaître en temps réel les espèces, leur taille, leur quantité et en informer le pêcheur qui ouvrira ou fermera le filet selon les poissons qu’il veut cibler.

En Europe, la Norvège et l’Ecosse travaillent à concevoir de tels bateaux. Aucun pays n’a dépassé le stade de la recherche pour le moment mais l’industrie s’y intéresse car elle sait que l’avenir de la pêche passera par l’intelligence artificielle.

Propos recueillis par Virginie Langerock

Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva

Publié Modifié