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La peinture pourrait être la source majeure de la pollution aux microplastiques

Un pot de peinture et des pinceaux. [AFP - Beata Zawrzel / NurPhoto]
La peinture pourrait être la source majeure de la pollution aux microplastiques / La Matinale / 1 min. / le 9 février 2022
Les peintures contribuent chaque année au rejet de près de deux millions de tonnes de particules de plastique dans les océans, les lacs et les cours d'eau. C'est plus que la pollution liée aux fibres textiles et aux poussières de pneu réunies, selon une étude publiée mercredi par des scientifiques suisses.

Une étude menée par la société de conseil Environmental Action (EA) montre que près de 60% des microplastiques présents dans les océans sont générés par les peintures.

Julien Boucher, directeur de la société, est surpris par l'étendue de ces résultats. Selon lui, ils sont néanmoins logiques, tant l'on retrouve ces peintures partout.

"On a décidé de s’intéresser à toutes les sources de peinture: les peintures des bâtiments, des bateaux, des meubles, des infrastructures industrielles. On a regardé comment les quantités de peinture sont mises en oeuvre par les différentes industries, quels étaient les taux de perte et comment c'était géré selon les pays", explique-t-il.

Faire attention aux pertes

Les particules de plastique et les substances qu'elles absorbent peuvent être toxiques pour l'environnement et la santé.

Les scientifiques ne diabolisent pas pour autant les peintures, qui protègent les objets et les surfaces, et augmentent ainsi leur durée de vie. Ils donnent néanmoins quelques conseils, tels qu'éviter la peinture ou réduire les quantités appliquées lorsque cela est possible et utiliser une peinture avec des composants biodégradables ou contenant moins de plastique.

Les experts appellent par ailleurs à repenser le système associé à la peinture. Enfin, ils soulignent l'importance de la récupération et le recyclage des déchets.

Il est nécessaire de "mieux gérer les pertes générées quand on ponce ou on peint afin d'éviter qu'elles finissent dans l'environnement", estime Julien Boucher, pour qui la recherche doit se poursuivre dans ce domaine.

Pauline Rappaz/iar

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