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Des pastèques ou du riz suisses, conséquence surprenante du réchauffement climatique

A bon entendeur - Des pastèques venues du désert. [RTS]
Zoom - Le dérèglement climatique permet la culture de nouveaux fruits et légumes en Suisse / La Matinale / 2 min. / le 2 mars 2022
Le changement climatique modifie d'ores et déjà notre agriculture. Plusieurs types de plantations ont fait leur apparition en Suisse ces dernières années, comme la patate douce, le riz et même le melon ou la pastèque.

Les habitudes alimentaires des Suissesses et des Suisses pourraient se trouver modifiées par le réchauffement global de la planète. Un chutney de patates douces avec du riz, quelques olives pour l'apéritif et une tranche de pastèque au dessert: contre toute attente, ce menu pourrait être 100% d'origine suisse.

La patate douce fait partie des nouvelles variétés qui peuvent pousser sur sol helvétique depuis quelques années. Cette plante prend du temps pour germer et se développer. Elle profite donc particulièrement de nos automnes toujours plus chauds.

Des rizières fribourgeoises

Dans le Seeland, c'est du riz que l'on cultive désormais. Au Vully (FR), les frères Guillod participent depuis 2019 à un essai d’Agroscope, le centre de compétence de la Confédération pour l’agriculture, dont le but était de trouver une plante qui supporte les excès d'eau. Car le Seeland est un ancien marécage et le drainage pratiqué dans les champs depuis les années 1950 affaisse le sol. Le riz est donc le candidat idéal et, depuis quelques années, il pousse dans des rizières inondées organisées en terrasses, exactement comme en Asie.

Sa culture est également favorisée par la hausse des températures moyennes. Cette plante semi-tropicale a besoin de chaleur pour pousser. C'est pour cela qu'on l'immerge, l'eau permettant de gagner quelques degrés. Pour l’instant toutefois, le riz du Vully reste loin de pouvoir nourrir toute la Suisse. Sa meilleure récolte s'élevait à six tonnes, tandis que la consommation nationale se compte plutôt en dizaines de tonnes.

Olives par-delà le Gothard

Du côté des pastèques et des melons, on en trouve des variétés cultivées en Suisse dans les marchés depuis une dizaine d'années. Mais désormais, ils n'ont plus besoin d’être cultivés sous serre. Ces pastèques suisses sont sélectionnées en fonction de leur résistance à notre climat, et elles sont aussi plus petites.

Enfin, les olives suisses, qui poussent déjà depuis longtemps au Tessin, pourraient bientôt franchir le Gothard. Selon Monique Baechler, responsable de la production florale à l'Institut agricole de Grangeneuve (FR), les oliviers apprécient que le gel dure moins longtemps ces dernières années.

Coup de chaud pour les légumes d'hiver

Mais si le climat change au point de permettre de nouvelles cultures, d’autres fruits et légumes en souffrent, en particulier les légumes d’hiver. Les choux ou les poireaux, par exemple, supportent difficilement nos étés toujours plus secs et chauds. Et s'ils ne vont pas disparaître de nos bols de soupe du jour au lendemain, les cultures risquent de devoir se faire toujours plus en altitude.

Célia Bertholet/jop

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