Des vols de surveillance aérienne ont constaté une décoloration du corail au niveau de multiples récifs, "confirmant un vaste phénomène de blanchissement, le quatrième depuis 2016", selon un rapport de cette autorité qui gère le plus grand système de récifs coralliens du monde.
Les coraux ont souffert en dépit d'un phénomène de rafraîchissement de l'été austral par La Nina, a souligné l'autorité.
Ce dépérissement, qui se traduit par une décoloration, est provoqué par la hausse de la température de l'eau. Conséquence du réchauffement climatique, elle entraîne l'expulsion des algues symbiotiques donnant au corail sa couleur vive.
Encore un possible retour en arrière
Bien que les coraux blanchis soient soumis à un stress, ils peuvent encore se rétablir si les conditions deviennent meilleures.
"Les conditions météorologiques des deux prochaines semaines sont cruciales pour déterminer l'étendue et la gravité du blanchiment des coraux dans le parc marin", a encore relevé l'organe de surveillance.
Tournée d'inspection de l'Unesco
L'étude portant sur ce phénomène de vaste blanchissage a été publiée quatre jours après que l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a commencé l'inspection de la Grande Barrière afin d'évaluer si le site, classé au patrimoine mondial, est protégé du changement climatique.
"Les couleurs vives et appréciées de la Grande Barrière de corail sont en train d'être remplacées par (...) un blanc fantomatique", a déploré Martin Zavan, militant de Greenpeace Australie. Il a exhorté le gouvernement à montrer les zones affectées par ce phénomène à la mission de l'ONU qui inspecte actuellement le récif plutôt que les zones pittoresques qui n'ont pas été touchées.
"Si le gouvernement souhaite réellement permettre à la mission des Nations unies de se faire une idée complète de l'état du récif, il doit emmener la mission dans le nord et le centre du récif", a encore souligné Martin Zavan.
L'enjeu autour de la classification du site
La mission de l'Unesco a pour objectif d'évaluer si le gouvernement australien agit suffisamment contre les menaces qui pèsent sur la Grande barrière de corail, notamment le changement climatique, avant que la Commission du patrimoine mondial ne détermine en juin s'il faut la classer "en péril".
En juillet dernier, la Commission du patrimoine mondial avait décidé de ne pas classer le site "en péril", à la surprise de beaucoup d'observateurs et contre la recommandation de l'Unesco.
>> Lire : La Grande Barrière de corail écartée de justesse de la liste des sites en péril de l'Unesco
L'Australie a lancé un plan de protection "Reef 2050" doté de milliards de dollars après que les Nations unies ont menacé en 2015 de déclasser le site.
La Grande Barrière de Corail abrite quelque 1500 espèces de poissons et 4000 types de mollusques.
afp/oang