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Les Suisses sous-estiment la crise de la biodiversité, selon Pro Natura

La biodiversité dans le monde est menacée par l'Homme. [Keystone/DPA - Rachel Bossmeyer]
Développement 8 / Le 12h30 / 1 min. / le 19 mai 2022
A quelques jours de la Journée mondiale de la biodiversité qui se tient dimanche, Pro Natura tire la sonnette d'alarme. En Suisse, la diversité du vivant se porte particulièrement mal, alerte l'organisation de protection de la nature qui lance une campagne d'information.

En Suisse, près de 60% de la population croit que l'état de la biodiversité est "bon" ou "plutôt bon". C'est ce que révèle un sondage de l'institut gfs, qui a interrogé 1'200 personnes.

Mais la présidente de Pro Natura, la conseillère nationale socialiste Ursula Schneider Schüttel, s'empresse de réfuter ce mythe: "Parmi les pays industrialisés de l'OCDE, la Suisse est le pays qui déplore la plus forte proportion d'espèces menacées et elle est lanterne rouge en ce qui concerne les aires protégées. Sur son territoire, plus d'un tiers des espèces animales et végétales et près de la moitié des types d'habitats sont menacés".

De nombreux dangers

Pro Natura veut donc montrer les dangers qui nous guettent, si la disparition des espèces continue à ce rythme. Car la diversité des êtres vivants et leurs interactions sont les seules à permettre les cycles naturels, qui constituent la base de notre existence. On peut citer par exemple la pollinisation ou la fertilisation des sols.

"La biodiversité n'est pas assez protégée"

Selon Leo Richard, co-responsable de la campagne biodiversité de Pro Natura, la Suisse offre des décors somptueux qui ne laissent rien présager des dommages qui touchent la diversité du vivant: "On a des paysages magnifiques, qu'on peut imaginer receler une biodiversité de qualité, or ce n'est pas le cas. Il y a toute une biodiversité un peu invisible qui malheureusement n'est pas protégée suffisamment et qui se porte très mal aujourd'hui".

Selon certains scientifiques, la crise de la biodiversité est une menace au moins aussi grave que celle du climat. Pour Leo Richard, certaines mesures sont aujourd'hui indispensables: "Toute une liste d'actions peuvent se faire au niveau personnel. Mais je crois que le plus urgent à accomplir collectivement au niveau national est ce que l'on appelle l'infrastructure écologique (...), [c'est-à-dire] des aires protégées qui seraient mises en réseau et permettraient la biodiversité animale, végétale, d'aller d'un point A à un point B en sécurité".

Sujet radio: Jean-Philippe Rutz, Aleksandra Planinic

Adaptation web: mh

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