L'invasion de la moule quagga responsable de la clarté des lacs romands cet été
Sur la plage d'Yverdon-les-Bains, l'eau, cristalline, est d'une visibilité rare en plein été. "D'habitude, elle est beaucoup plus trouble, on ne voit pas les poissons. Là, elle est tellement claire qu'on se croirait aux Maldives", ironise un baigneur mardi dans le 19h30.
En temps normal en été, les microplanctons envahissent les eaux chaudes des lacs et les troublent. Leur diminution cette année est due à la prolifération des moules quagga, selon les spécialistes.
Originaire de région de la mer Noire, ce mollusque a été détecté pour la première fois en Suisse en 2014. En quelques années, il a colonisé de nombreux plans d’eau.
Une prolifération trop rapide
"Les moules quagga apparaissent désormais jusqu'à 40 mètres de profondeur, de manière massive et recouvrent le sol. Avant, on ne les voyait pas en dessous de 7 mètres", constate Jean-Daniel Macchi, moniteur de plongée à Morges.
Le mollusque invasif se nourrit d'algues, ce qui filtre l'eau et lui donne une couleur plus claire, explique Vinzenz Maurer, chercheur au Laboratoire pour la protection de l’eau à Berne.
La biodiversité des lacs concernés est ainsi menacée, car les algues manquent aux autres espèces aquatiques. Toutefois, rien ne peut être fait pour déloger la moule quagga, qui se reproduit à très grande vitesse.
Un lavage minutieux recommandé
Les autorités tentent tant bien que mal d'empêcher la contamination des lacs épargnés, comme celui de Thoune, où les propriétaires de bateaux sont invités cette année à laver soigneusement la coque de leur embarcation dans la station d'Aarberg, avant de changer de lac.
Mais depuis février, seuls trois propriétaires se sont pliés à la recommendation. De leur côté, les plongeurs se disent conscients de leur responsabilité au moment de changer de plan d'eau.
Carole Pantet/iar