Agroscope teste des variétés de sorgho pour anticiper l'avenir de l'agriculture suisse
Malgré les grandes chaleurs de l'été, les surfaces de sorgho de la station d'Agroscope à Posieux (FR) sont restées d'un vert intense, contrairement à de nombreuses autres surfaces fourragères. Car lors de périodes de sécheresse comme celle de 2022, la croissance des prairies et du maïs est drastiquement réduite, ce qui peut provoquer un manque considérable de fourrage sur l’année.
Avec sa tolérance à la sécheresse et son rendement élevé, le sorgho fourrager offre un grand potentiel pour compenser cette pénurie, pendant les périodes de sécheresse mais aussi en hiver, en tant que fourrage conservé, indique Agroscope mardi dans un communiqué. Il pourrait donc représenter à l'avenir une importante source de nourriture pour les ruminants en Suisse.
Les mélanges augmentent la qualité
Les équipes du centre de compétence de la Confédération dans le domaine agroalimentaire ont non seulement testé de manière intensive des variétés de sorgho multicoupe, mais aussi des variétés monocoupe. Sur la base des essais réalisés jusqu'ici et de ses caractéristiques, le sorgho est considéré comme une plante prometteuse qui a du "potentiel".
Certaines variétés produisent beaucoup de biomasse, mais ont en général une valeur nutritive relativement faible. Lors de sa culture à Posieux, le sorgho a donc été associé à différentes plantes telles que le trèfle incarnat, le trèfle d'Alexandrie et le ray-grass de Westerwold dans le but d'augmenter la teneur en énergie et en protéines du fourrage, sa flexibilité d'utilisation et sa résistance aux variations météorologiques extrêmes.
Les différences entre les variétés étant très marquées, cinq sorghos différents sont testés cette année. Le sorgho contient au stade juvénile de l'acide cyanhydrique qui, en trop grande concentration, peut être dangereux pour les ruminants. Il est donc important de comparer les différences éventuelles entre les variétés.
Identifier les régions propices
Des analyses chimiques permettront en outre d'étudier la qualité des différentes variétés en tant que fourrage conservé. Agroscope prévoit de réaliser prochainement des essais de pâturage avec du sorgho, mais uniquement avec des plantes à un stade de végétation avancé, d'une hauteur supérieure à 80 cm, afin d'éviter les problèmes liés à l'acide cyanhydrique. Un autre essai déterminera la digestibilité de la matière organique du sorgho multicoupe afin d'estimer la valeur alimentaire pour les ruminants.
Comme le sorgho est un peu plus exigeant que le maïs en matière de température, un autre projet a pour objectif de visualiser sur la carte de la Suisse les régions où la culture du sorgho à grains et du sorgho d'ensilage pourrait potentiellement réussir.
ats/jop