Lors de la canicule de l'été 2003, 3 km2 de sapins partent en fumée, l'œuvre d'un pyromane. Les flancs de la montagne portent encore aujourd'hui les stigmates du brasier. Les parties de la forêt atteintes par les flammes sont toujours clairsemées et jonchées de troncs dépouillés.
"La nature a été complètement bouleversée. Maintenant, c’est un habitat différent, ce qui est intéressant pour beaucoup de plantes, beaucoup d’insectes et aussi les oiseaux", explique Livio Rey, porte-parole de la Station ornithologique suisse.
Cet environnement est propice à de nombreuses espèces de volatiles, par exemple le pipit des arbres, le torcol fourmilier ou le rougequeue à front blanc, dont 70 couples ont été recensés dans la forêt incendiée de Loèche. C’est l'une des plus fortes densités de population de Suisse, souligne le spécialiste.
"Pas une catastrophe"
Le bruant fou s'est également implanté. "Normalement, il n'est pas dans les forêts", indique Livio Rey. "Il a colonisé ce site seulement grâce à l’incendie", observe-t-il.
Certains oiseaux se plaisent dans ces décors désolés, car ils y trouvent de nombreux avantages. Le bois mort fournit un abri, le sol nu un garde-manger garni d'insectes.
"Cela montre que les incendies ne sont pas seulement une catastrophe pour la nature", estime Livio Rey. "Il y a des espèces rares et menacées qui peuvent en profiter", tempère-t-il. La biodiversité d'origine, elle, mettra encore plusieurs décennies avant de renaître de ses cendres.
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Sujet TV: Claudine Gaillard Torrent et Yvan Illi
Adaptation web: Antoine Michel