Alors que le mouvement Swisstainable a été lancé il y a environ 18 mois pour encourager les entreprises et associations touristiques à être plus écoresponsables, plus de 1200 y ont déjà adhéré. Swisstainable présente trois niveaux d'exigences et plus d'un tiers des entreprises en sont encore au stade 1.
Elles ont donc deux ans pour mettre en place les mesures durables auxquelles elles se sont engagées. Mais une telle démarche peut être délicate à mettre en oeuvre pour certains établissements, comme c'est le cas au Montreux Palace.
Jamais 100% durable
Entre le fitness, le spa, les piscines intérieure et extérieure et les vastes chambres tempérées, les offres quasi incontournables des 5 étoiles sont toutes gourmandes en énergie. Ainsi, des rénovations sont nécessaire pour limiter la consommation d'électricité et de gaz.
"On a entièrement refait notre spa pendant la période de fermeture du Covid. Toutes les fenêtres, tous les murs et revêtements ont été étudiés pour garder un maximum de chaleur à l'intérieur. On a également travaillé sur les machines qui alimentent en eau chaude nos piscines, sauna et jacuzzi pour consommer le moins possible d'énergie", détaille Stéphane Bigière, le directeur des opérations au Montreux Palace.
Le gaspillage est également important en cuisine. "Les aliments que les clients retournent en cuisine sont mis dans un compost qui broie les aliments. Cela part à Villeneuve pour faire du gaz", explique le chef du Montreux Palace Patrice Grap.
L'hôtel est au niveau 2 sur 3 du label Swisstainable mais ne sera jamais à 100% durable à cause de son ancienneté et de son architecture. "Ce processus prend du temps. Cela représente plusieurs millions de francs qui sont investis chaque année dans le renouvellement. Nous avons par exemple réduit de 50% notre consommation d'électricité avec un nouveau système de climatisation", ajoute Stéphane Bigière.
Propos recueillis par Dominique Choffat
Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva
Des comportements qui changent en voyage
"On utilise davantage d'eau, car on pense qu'on a le droit parce qu'on a payé, et souvent cher! Et on utilise deux à quatre fois plus de ressources naturelles", analyse le professeur Peter Varga, spécialiste en tourisme durable à la Haute école hôtelière de Lausanne, à propos de la consommation d'énergie en voyage. Plusieurs études montrent en effet que les comportements des individus changent à ces occasions.
Si historiquement les aristocrates étaient les seuls à pouvoir voyager, cela a changé, mais les habitudes sont restées. "Les grands hôtels ont reçu des aristocrates avec des services de luxe, comme le changement et nettoyage des lits tous les jours. Aujourd'hui, on s'attend encore à ce genre de services, même si on est dans un petit hôtel", explique-t-il.
Pour le spécialiste, les attitudes changent avec les générations plus jeunes, qui cherchent des hôtels plus éthiques, responsables et écologiques. Mais les changements ne peuvent pas venir que des clients, car "ils dépendent aussi des offres disponibles".