Envahis de glace blanche, les lacs gelés de l'hémisphère nord sont toujours plus fragiles
Il y a deux sortes de glace sur un lac: la "glace noire", qui se forme en début d'hiver et qui est parfaitement transparente et dure, et la "glace blanche", plus fragile, formée par l'alternance gel/dégel provoquée par les variations de températures de l'air au-dessus et en dessous de 0 degré.
Or, selon une étude parue fin août dans la revue Nature Communications, basée sur l'observation de 31 lacs de l'hémisphère nord durant l'hiver 2020-2021, le changement climatique fait apparaître de plus en plus souvent cette glace blanche au-dessus voire à l'intérieur de la glace dure, rendant les surfaces de glace plus fragiles et instables.
Impact sur la biodiversité
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont mesuré la proportion de glace blanche sur les lacs gelés observés. Elle y représentait parfois la quasi-totalité de l'épaisseur totale. Cette proportion fragilise la couche dure en dessous et n'a qu'une faible résistance au poids. Le risque d'accident est donc nettement accentué.
Par ailleurs, cette glace blanche ne laisse pas passer la lumière, ce qui pose également problème pour la photosynthèse des algues. Malgré différentes stratégies adaptatives, le plancton vient alors à manquer et les populations de poissons en souffrent. Le phénomène s'accroît sous l'effet du réchauffement des saisons hivernales et pourrait toucher la quasi totalité des lacs d'ici la fin du siècle.
Silvio Dolzan/jop