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Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées

2022 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée en Suisse. Les explications de Pascal Jeannerat
2022 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée en Suisse. Les explications de Pascal Jeannerat / 19h30 / 1 min. / le 10 janvier 2023
Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, dépassant toutes de plus de un degré les températures de l'ère pré-industrielle, selon le rapport annuel du programme européen sur le changement climatique Copernicus (C3S), publié mardi.

Au niveau mondial, l'année écoulée se classe au cinquième rang, seulement battue par des années récentes, et a encore été marquée par un cortège de phénomènes extrêmes qui illustrent les conséquences du réchauffement climatique.

En dépit de l'influence refroidissante du phénomène climatique La Niña, l'année 2022 est "environ 1,2 degré" plus chaude que la période 1850-1900, avant que la révolution industrielle ne produise ses effets sur le climat, affirme le C3S.

>> Moyennes annuelles de l'augmentation estimée de la température de surface : Moyennes annuelles de l'augmentation estimée de la température à la surface du globe au-dessus des niveaux de référence 1991-2020 (ordonnée de gauche) et 1850-1900 (ordonnée de droite). L'année 2022 est calculée avec ERA5 uniquement, toutes les autres années selon six ensembles de données différents. [ECMWF - Copernicus Climate Change Service]
Moyennes annuelles de l'augmentation estimée de la température à la surface du globe au-dessus des niveaux de référence 1991-2020 (ordonnée de gauche) et 1850-1900 (ordonnée de droite). L'année 2022 est calculée avec ERA5 uniquement, toutes les autres années selon six ensembles de données différents. [ECMWF - Copernicus Climate Change Service]

>> Lire : L'été 2022 a été le plus chaud jamais enregistré en Europe

En Europe, continent où le réchauffement observé est le plus rapide, 2022 se classe comme la "deuxième année la plus chaude", mais les mois d'été constituent un nouveau record pour tout le continent, très largement battu en Grande-Bretagne et aggravé par un déficit de pluie exceptionnel en Espagne, France ou Portugal.

Dans ces pays, ainsi qu'en Suisse, Croatie ou Bosnie-Herzégovine, l'année 2022 dans son ensemble constitue même un nouveau record absolu de chaleur depuis le début du relevé des mesures.

De "grandes parties du Moyen-Orient, d'Asie centrale et de Chine, de Nouvelle-Zélande, d'Afrique du Nord et de la Corne de l'Afrique" ont aussi établi un nouveau record annuel, acte le C3S, le programme européen sur le changement climatique Copernicus.

>> Anomalie de température de l'air en surface pour 2022 : La température de l'air à une hauteur de deux mètres pour l'année 2022, montrée en relation avec la moyenne de la période 1991-2020. [ECMWF - ERA5/Copernicus Climate Change Service]
La température de l'air à une hauteur de deux mètres pour l'année 2022, montrée en relation avec la moyenne de la période 1991-2020. [ECMWF - ERA5/Copernicus Climate Change Service]

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Événements climatiques extrêmes

Outre les températures, la planète a subi une avalanche d'événements extrêmes, rappelle le rapport: inondations historiques au Pakistan après une vague de chaleur printanière exceptionnelle, canicules et méga-feux de forêt en Europe de l'Ouest, canicules estivales aussi dans le centre et l'est de la Chine, inondations dévastatrices au Nigeria, sécheresse dans la Corne de l'Afrique, etc.

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En raison de La Niña, l'est de l'Australie a connu en revanche des températures relativement plus froides que la moyenne et de très fortes pluies.

Dans l'Antarctique, "l'étendue de la glace de la mer Antarctique a atteint un plancher record ou quasi record" après avoir atteint en février 2022 "le minimum jamais enregistré en 44 ans d'observations satellite".

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Réduire les émissions et s'adapter

"2022 a été une nouvelle année de phénomènes climatiques extrêmes" qui "montrent que nous subissons déjà les conséquences dévastatrices du réchauffement de notre planète", a commenté Samantha Burgess, cheffe adjointe du C3S.

Ces conclusions "démontrent clairement que pour éviter les pires conséquences, la société devra à la fois réduire d'urgence les émissions de carbone et s'adapter rapidement à l'évolution du climat", a-t-elle ajouté.

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"Chronique du chaos climatique"

Le rapport confirme les prévisions de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), publiées en novembre et qualifiées alors de "chronique du chaos climatique" par le chef de l'ONU António Guterres.

>> Revoir :

"Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées", déclare Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU
"Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées", déclare Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU / L'actu en vidéo / 1 min. / le 7 novembre 2022

La température moyenne mondiale sur la décennie 2013-2022 est estimée à 1,14 degré au-dessus de celle de l'ère préindustrielle.

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L'Accord de Paris, conclu en 2015 sous l'égide de l'ONU, vise à limiter le réchauffement bien en dessous de 2 degrés, si possible 1,5 degré. Alors que la science a prouvé que chaque dixième de degré multiplie les événements météorologiques extrêmes, la cible plus ambitieuse de +1,5 degré est devenu l'objectif à "maintenir en vie".

Nouveau record de concentration de CO2 en 2022

Pour y parvenir, les pays du globe doivent toutefois tenir leurs objectifs de réduction des gaz à effets de serre. Or, en 2022, les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) relevées dans l'atmosphère ont atteint un nouveau record de "417 partie par million (ppm)" avec une augmentation annuelle "d'environ 2,1 ppm, soit un taux similaire à celui des dernières années", note le programme européen.

>> Lire : Record d'émissions de CO2 d'origine fossile attendu pour 2022

Les concentrations de méthane, au pouvoir réchauffant plus intense mais plus bref, sont désormais à 1894 parties par milliards (ppb). Elles ont augmenté "de près de 12 ppb, ce qui est supérieur à la moyenne, mais inférieur aux records des deux dernières années", précise-t-il encore.

>> Lire : La NASA a détecté des "super-émetteurs" de méthane depuis l'espace

afp/sjaq

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