A l'occasion de son centenaire l'année passée, l'association a étudié l'état de l'avifaune lors de sa création en 1922. Comme personne ne peut se souvenir de cette époque et que les changements sont lents et insidieux, "la plupart des gens n'ont pas conscience de l'état dramatique dans laquelle se trouve l'avifaune aujourd'hui", souligne l'auteur du rapport Beat Wartmann, cité mercredi dans un communiqué de l'association.
Pour établir ce rapport, il a épluché des centaines de documents et analysés des livres et d'autres sources. Il en ressort qu'il y a un siècle, le vanneau huppé, le courlis cendré, la bécassine des marais, le chevalier gambette ainsi que trois espèces de marouettes nichaient encore dans la région du Grand Marais, dans le Seeland, ainsi que dans d'autres zones humides. Aujourd'hui, seul le vanneau huppé niche encore dans le Seeland.
Sur le Plateau, y compris à proximité de Lausanne et Genève, des perdrix grises étaient régulièrement observées, de même que des bruants proyer, des pies-grièches grises et des tariers des prés. Aujourd'hui, la perdrix grise et la pie-grièche ont disparu de Suisse, tandis que le tarier ne niche plus que dans certaines zones de montagnes et que le bruant proyer est devenu sporadique.
Nouveaux venus
A l'inverse, quelques nouvelles espèces ont pu s'installer ou gagner du terrain au cours des cent dernières années. Ce sont principalement des espèces liées à l'être humain ou qui ont une grande capacité d'adaptation, précise Birdlife. Et de mentionner la tourterelle turque, le martinet à ventre blanc ou le corbeau freux. Plusieurs espèces de hérons et de rapaces ont quant à elles bénéficié de l'amélioration de la loi sur la chasse.
Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui en Suisse 40% des oiseaux figurent sur la Liste rouge de l'Office fédéral de l'environnement, tandis que 20% sont sur la liste d'alerte des espèces potentiellement menacées.
Selon Birdlife, les causes de ce déclin sont notamment la "bataille des cultures" pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a conduit au drainage et au défrichage de milliers d'hectares, mais aussi l'intensification de l'agriculture, la canalisation des fleuves et le drainage des marais.
ats/cab