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Plus de la moitié des espèces de poissons en Suisse sont menacées

Selon l’Office fédéral de l'environnement, deux tiers des poissons sont menacés de disparition en Suisse
Selon l’Office fédéral de l'environnement, deux tiers des poissons sont menacés de disparition en Suisse / 19h30 / 2 min. / le 10 février 2023
Plus de la moitié des poissons en Suisse figurent désormais sur la liste des espèces menacées ou vulnérables, selon une étude de l'OFEV menée en 2022. La situation globale s'est dégradée depuis la précédente évaluation en 2007.

Sur les 66 espèces de poissons et cyclostomes (lamproies, sans mâchoires mobiles) autochtones en Suisse, 43 ont été placées sur une liste rouge et 9 sont d'ores et déjà éteintes, a indiqué mercredi l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).

À cette liste rouge s'ajoutent neuf espèces "potentiellement menacées". Seules 14 espèces sont considérées comme non menacées. L'évaluation se base sur 70'000 observations dans les différents cours et plans d'eau du pays.

Mauvaise élève

Sur les 43 espèces de la liste rouge, 15 se retrouvent "en danger critique d'extinction", huit sont "en danger" et onze sont qualifiées de "vulnérables".

Avec la moitié des taxons menacés classés dans les catégories "situation critique" à "vulnérable", la Suisse se situe dans les mauvais élèves par rapport aux régions et pays frontaliers. La situation est notamment meilleure en France et dans le sud de l'Allemagne.

Impact positif des mesures prises

Les menaces pesant sur la faune piscicole autochtones sont liées à la pollution des eaux, la dégradation et la fragmentation des habitats, l'exploitation hydroélectrique, la concurrence exercée par les espèces allochtones ou encore les effets du changement climatique.

Les eaux dormantes et les lacs ont été fortement pollués jusque dans les années 1980 par des apports de nutriments, un phénomène qualifié d'eutrophisation. En revanche, "les efforts considérables entrepris depuis en matière de protection des eaux ont contribué, du moins dans les lacs les plus importants, à améliorer les conditions de vie de la faune piscicole. Le traitement des eaux usées a également eu un impact positif", relève l'étude.

Aucune inversion de la tendance

La liste rouge de 2007 montrait déjà une situation précaire. L'édition 2022 révisée "ne révèle malheureusement aucune inversion de tendance: globalement, le nombre d’espèces de poissons menacées continue d’augmenter, contribuant ainsi à une érosion de la biodiversité piscicole", regrettent les scientifiques.

Pour contrer cette évolution, ils appellent à des mesures de protection de l'environnement. "La politique fédérale de renaturation des eaux constitue un outil d’importance capitale pour la préservation de la faune aquatique", souligne la publication.

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ats/jop

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Nombreuses espèces connues en danger

Parmi les espèces dont la situation est la plus critique figurent l'anguille, l'alborella, la savetta, la truite marbrée et l'ombre du sud des Alpes. La truite lacustre, l'ombre commun, la truite zébrée, la bouvière ou encore la loche transalpine sont "en danger".

Concernant les effectifs en baisse de certaines truites par exemple, les experts invoquent l'habitat réduit et les causes liées à la migration et au réchauffement climatique.

Dans la liste des espèces non menacées, on trouve la perche, le gardon, le silure glâne, le vairon commun, la lotte ou encore la vandoise.