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L'éolien et le solaire ont produit 12% de l'électricité mondiale en 2022

L'éolien et le solaire progressent mais pas encore suffisamment pour dépasser la part d'électricité fossile mondiale. [Keystone - Valentin Flauraud]
L'éolien et le solaire ont assuré 12% de la production électrique mondiale l'an dernier / La Matinale / 1 min. / le 12 avril 2023
Eolien et solaire ont assuré 12% de la production électrique mondiale en 2022, se hissant à un niveau record, mais toujours à l'ombre du charbon, qui reste la première source d'électricité au monde, selon un rapport du groupe de réflexion sur l'énergie Ember.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, la fermeture progressive des gazoducs de Moscou et la flambée des prix qui a suivi ont poussé des gouvernements à repenser leur politique énergétique pour accélérer dans les énergies décarbonées.

Combinées ensemble, "toutes les sources d'électricité 'propres' (renouvelables et nucléaire, ndlr) ont atteint 39% de l'électricité mondiale, un nouveau record", le reste étant couverts par les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon), soulignent les auteurs du rapport.

Pour son quatrième rapport annuel "Global Electricity Review", Ember s'est appuyé sur des données ouvertes du secteur de l'électricité dans 78 pays représentant 93% de la demande électrique mondiale.

L'éolien et le solaire atteignent 12% de la production d'électricité mondiale en 2022, laissant place au déclin du fossile, selon un rapport d'Ember. [Ember]
L'éolien et le solaire atteignent 12% de la production d'électricité mondiale en 2022, laissant place au déclin du fossile, selon un rapport d'Ember. [Ember]

Progression insuffisante

En 2022, les énergies éoliennes et solaires ont tiré leur épingle du jeu, en atteignant "un record de 12% de l'électricité mondiale", selon ce rapport. C'était 5% en 2015 et 10% en 2021.

Plus de 60 pays en tirent plus de 10% de leur courant désormais. Ils étaient 50 l'an dernier. L'Union européenne mène la danse, avec 22% d'électricité d'origine renouvelable et une croissance de 24% du solaire par rapport à l'année précédente.

Cet effort est un bon début mais reste tout de même insuffisant, selon Marc Muller, ingénieur en énergie interviewé dans La Matinale de mercredi.

"Il y a l'augmentation de la production qui est une très bonne chose et la question d'où en est-on dans l'atteinte des objectifs de décarboner complètement la consommation d'énergie au niveau mondial. En 2030, on doit être à moins 50% d'émissions mondiales pour atteindre les Accords de Paris et rester sous la barre des 1,5 degré... Donc c'est sûr que si l'on a seulement réduit de 12% en trente ans et qu'il nous reste encore 30% en 6 ans et demi, on est encore beaucoup beaucoup trop lents."

Un frein majeur subsiste toutefois. C'est le "manque de changement des mentalités dans l'économie et les échanges mondiaux", déclare Marc Muller. "C'est ce qui explique que les émissions continuent à être élevées malgré ce développement des énergies renouvelables".

Le charbon encore en tête

Cette percée a permis de limiter le recours au charbon, qui a cependant augmenté de 1,1%, la demande d'électricité continuant à croître.

"Malgré ces progrès, le charbon est resté la plus grande source d'électricité au monde, produisant 36% de l'électricité mondiale en 2022", souligne le rapport.

La persistance du recours au gaz et au charbon pour répondre à la demande d'électricité a eu pour corollaire de faire "grimper les émissions (de gaz à effet de serre) à un nouveau record", de 12 milliards de tonnes d'équivalent CO2 en 2022 (+1,3%).

Baisse attendue en 2023

Les experts du rapport considèrent malgré tout que l'année 2022 pourrait être celle du "pic des émissions liées au secteur électrique et la dernière année de croissance de l'énergie fossile" dans ce secteur.

Pour 2023, ils anticipent "une faible baisse de la production fossile (-0,3%), avec des baisses plus importantes les années suivantes à mesure que le déploiement éolien et solaire s'accélérera".

"En cette décennie décisive pour le climat, c'est le début de la fin de l'âge fossile", estime l'analyste et coauteure du rapport, Malgorzata Wiatros-Motyka, citée dans le communiqué.

>> Lire aussi : Le Conseil national veut renforcer les énergies renouvelables

agences/juma

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Quatre communes chablaisiennes veulent faciliter la pose de photovoltaïque

Les communes chablaisiennes d’Aigle (VD), Collombey-Muraz (VS), Massongex (VS) et Saint-Maurice (VS) veulent faciliter la pose de panneaux photovoltaïques en aidant au mieux les propriétaires. Elles s'unissent pour organiser un appel d'offres groupé intercommunal.

"L’appel d’offres groupé a pour but de regrouper tous les propriétaires intéressés par la pose de panneaux photovoltaïques", ont expliqué les quatre communes dans un communiqué. Les propriétaires bénéficieront du soutien complet d'un bureau d'ingénieurs mandaté, ajoutent-elles.

Concrètement, celui-ci réalisera un plan de pose, puis lancera un appel d’offres aux entreprises invitées à soumissionner, en particulier les entreprises locales et régionales. Il analysera les offres reçues et en donnera une synthèse aux propriétaires qui auront tous les éléments en main pour choisir l’offre la plus appropriée.

Sur inscription

Les propriétaires pourront ainsi faire un choix éclairé sur la base de deux ou trois offres validées, explique Pierrick Maire, responsable de Chablais Agglo. "Il s'agit d'assurer une pose de qualité à des prix corrects". Autre avantage: tous les participants pourront bénéficier d'un rabais de volume, précisent les communes.

Les frais du bureau d'ingénieurs sont pris en charge par les communes et l’Office fédéral de l’énergie. Deux séances d'informations, ouvertes à toutes et tous et sans engagement, sont prévues en avril et en mai. "A l’issue de ces deux premières étapes, les personnes souhaitant participer à l’appel d’offres groupé seront invitées à s'inscrire formellement", détaillent les communes.