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Le G7 s'engage à "accélérer" sa sortie des énergies fossiles et à développer le renouvelable

Les pays du G7 sont rassemblés de samedi à dimanche au Japon. [Keystone - Jiji press japan]
A Sapporo au Japon, le G7 s’engage à accélérer la sortie des énergies fossiles / Le 12h30 / 3 min. / le 16 avril 2023
Les ministres de l'Energie, du Climat et de l'Environnement des pays du G7 se sont engagés dimanche à accélére leur sortie des énergies fossiles dans tous les secteurs, grâce à l'accélération du développement du renouvelable. Ils n'ont toutefois pas fixé de nouvelle échéance, mais se sont engagés à réduire à zéro leur pollution plastique d'ici à 2040.

Ce nouvel objectif a été annoncé dans un communiqué commun à l'issue d'une réunion ministérielle du G7 sur le Climat qui se tient depuis samedi à Sapporo (nord du Japon). Il ne concerne pas les énergies fossiles assorties de dispositifs de capture et de stockage du CO2.

Les pays du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) se bornent à souligner que cet objectif s'inscrit dans leurs efforts pour atteindre la neutralité carbone énergétique d'ici 2050 "au plus tard".

>> Pour aller plus loin, écouter :

Tout un monde. [RTS]RTS
Neutralité carbone en 2050: des promesses, mais très peu d’action de la part des géants pétroliers / Tout un monde / 25 min. / le 14 avril 2023

L'an dernier, le G7 s'était déjà engagé à décarboner majoritairement son secteur de l'électricité d'ici 2035, un objectif reconfirmé dimanche.

>> Relire : Le G7 s'engage à décarboner son électricité et cesser les subventions aux énergies fossiles

Développer l'éolien et le solaire

L'accélération du développement des énergies renouvelables est devenue doublement cruciale pour lutter contre le changement climatique et amortir la crise énergétique provoquée par les conséquences de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Dans leur communiqué, les ministres du G7 s'engagent donc aussi à produire collectivement 150 gigawatts d'électricité en plus grâce aux parcs éoliens en mer d'ici à 2030 et à porter la capacité de production des panneaux solaires à plus d'un terawatt.

"Nous allons augmenter drastiquement l'électricité produite grâce aux énergies renouvelables", disent-ils.

Avancer avant la COP28

Signe de leurs négociations difficiles, le G7 n'est pas parvenu à s'engager spécifiquement sur une date de sortie du charbon pour leur génération d'électricité, alors que le Royaume-Uni, soutenu par la France, avait proposé l'échéance de 2030.

La décision de sortir de l'ensemble des énergies fossiles marque néanmoins une "avancée forte", a réagi la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.

"C'est un point d'appui important pour pouvoir élargir cette approche" au G20 en Inde et à la conférence de l'ONU sur le climat (COP28) de Dubaï en fin d'année", a-t-elle estimé, tout en admettant que ces futures négociations mondiales "ne vont pas être évidentes".

Rapport alarmant du Giec

Le club des principaux pays industrialisés se devait de faire preuve d'unité et de volontarisme après le dernier rapport de synthèse alarmant du groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), publié en mars après une réunion à Interlaken (BE).

>> Plus de détails dans notre article : Le réchauffement mondial atteindra 1,5 degré dès 2030-2035, prévient le GIEC

Selon le Giec, le réchauffement de la planète causé par l'activité humaine atteindra 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle dès les années 2030-2035. Ce qui met encore plus en péril l'objectif de l'accord de Paris de 2015 de limiter la hausse des températures à ce niveau, ou du moins bien dessous de 2°C.

Ensemble pour le climat

Le G7 a aussi réaffirmé dimanche son engagement d'oeuvrer avec les autres pays développés à rassembler 100 milliards de dollars par an pour les pays émergents contre le réchauffement climatique, une promesse datant de 2009 et qui devait initialement être tenue dès 2020.

Un sommet pour améliorer l'accès aux financements des pays en développement en matière climatique, un point sensible et crucial pour une réussite de la COP28, est notamment prévu fin juin à Paris.

Contexte mondial difficile

Du fait du contexte géopolitique mondial très tendu avec la guerre en Ukraine et des propositions conservatrices du Japon qui souhaitait notamment que le G7 cautionne des investissements en amont dans le gaz, les ONG environnementales redoutaient que la réunion de Sapporo n'aboutisse à une régression des engagements sur le climat.

Dans un ton similaire à celui de l'an dernier, le G7 a reconnu dans son communiqué que des investissements dans le gaz naturel "pouvaient être appropriés" pour contribuer pour certains pays à éviter d'éventuelles pénuries énergétiques liées à la guerre en Ukraine.

Mais dans le même temps, le G7 a souligné la primauté d'une transition énergétique "propre" et la nécessité de réduire la demande de gaz.

Zéro plastique d'ici à 2040

L'autre proposition du Japon de faire reconnaître l'ammoniac et l'hydrogène comme des co-combustibles "propres" pour les centrales thermiques a été également entourée de garde-fous. Ces technologies doivent être développées à partir de sources "bas carbone et renouvelables", a insisté le G7.

Sur le plan environnemental, les pays du groupe se sont notamment engagés à réduire à zéro leur pollution plastique d'ici à 2040, grâce notamment à l'économie circulaire, à la réduction ou à l'abandon des plastiques jetables et non recyclables. C'est un objectif "ambitieux", s'est notamment la ministre allemande de l'Environnement Steffi Lemke.

ato/juma

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