L'oranger est l'emblème de Séville. La capitale de l'Andalousie compte 50'000 arbres, un record en Europe et une fierté pour ses habitantes et habitants. Etant trop amères pour être consommées, ces oranges finissent par pourrir sur les trottoirs.
La ville se lance donc chaque hiver dans une gigantesque récolte. Plus de 200 ouvriers cueillent, à la main, jusqu'à la dernière orange, soit 3000 tonnes au total. La plupart servent à fabriquer du parfum. Mais, depuis trois ans, pour éviter d'envoyer le reste à la décharge, les oranges atterrissent dans un presse-agrumes géant.
Diminuer la dépendance aux énergies fossiles
Le jus fermente et dégage du méthane, une source d'électricité naturelle et locale qui fait tourner la plus grande station d'épuration de la ville. "Cela permet de diminuer nos achats d'électricité qui est principalement d'origine fossile", indique Enrique Toro Baptista, superviseur de la station d'épuration El Copero, dans le 19h30 de la RTS.
Pour le moment, les oranges ne génèrent que 12% de l'électricité de la station d'épuration. Mais la ville compte aller plus loin. "L'ensemble des oranges récoltées à Séville pourrait produire de l'énergie équivalente à la consommation quotidienne de 20'000 foyers, explique David Guevara, conseiller municipal en charge de la Transition écologique. Cela pourrait être très significatif. Nous espérons devenir un exemple et inciter d'autres villes à se lancer dans des projets similaires."
La ville envisage d'alimenter les transports en commun, voire certains quartiers.
Auriane Loizeau/vajo