Une Marche bleue pour le climat
Elles auront parcouru 224 kilomètres à travers la Suisse romande pour appeler le pays à "prendre des mesures urgentes pour réduire drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre".
C’était un moment de partage magnifique. On a rencontré des initiatives, des associations, des gens extraordinaires qui donnent espoir qu’on peut changer notre société et faire un futur qui soit vivable
La Marche bleue a été lancée par quatre expertes connues pour leur engagement en faveur du climat: l’infectiologue Valérie d’Acremont, la politologue Bastienne Joerchel, l’économiste écologique Julia Steinberger et l’avocate Irène Wettstein. Leur but: que la Suisse respecte les accords de Paris.
Les objectifs de l'accord de Paris
En 2015, pour la première fois, dans une France marquée par les attentats, les Etats se mettent d’accord pour un plan de réduction mondial des émissions de gaz à effet de serre.
Son objectif est de maintenir largement au-dessous de +2 degrés le réchauffement climatique d’ici 2100. Selon le dernier rapport du Giec, en mars 2023, la situation se péjore plus vite que prévu, cette limite du 1,5 degré sera atteinte d’ici 2035.
Ce rapport montre clairement que nous avons la technologie, le savoir-faire et les outils pour résoudre les problèmes climatiques à venir
Les scientifiques se remettent en marche pour rappeler l’urgence à nos élus.
Les marches qui ont changé le monde
Certaines marches ont changé le monde. En 1947, l’Inde est sortie de la domination britannique grâce à la marche du sel initiée en 1930 par Mahatma Ghandi et suivie par quelque 50'000 personnes.
Aux Etats-Unis, en 1965, les personnes afro-américaines obtiennent le droit de vote grâce à la marche de Selma à Montgomery, capitale de l’Alabama. Une marche pour les droits civils emmenée par Martin Luther King et sévèrement réprimée.
2019, année Greta
L'année 2019 a été celle des marches pour le climat, inspirées par la jeune Greta Thunberg. Elle a commencé seule en 2018 sa grève du climat devant le Parlement suédois. Des millions de jeunes ont suivi son exemple et sont descendus dans la rue. En Suisse, cette mobilisation s’est traduite dans les urnes par 17 sièges écologistes supplémentaires au Conseil national lors des élections fédérales de 2019. Puis est arrivé le Covid.
Début 2020, la pandémie arrête le monde et ses marches pour quelques mois. Elle redistribue les priorités sociales et politiques. Paradoxe: elle fait drastiquement chuter les émissions de gaz carbonique.
La baisse des émissions en 2020 est énorme. En valeur absolue, c’est la baisse la plus forte jamais observée. En pourcentage, 7%, on n’a pas observé ça depuis la Deuxième Guerre mondiale
Une avancée éclipsée par son coût économique. A court terme, la majorité était pour relancer la machine avec ses avions, ses usines de plastique et de charbon.
Le retour des émissions et des marches
La Marche bleue est partie vers Berne, parce que le climat est l’un des enjeux importants de l’année en Suisse. Nous voterons sur la loi pour la protection du climat en juin. Une loi qui prévoit de débloquer 3,2 milliards de fonds publics en faveur de la transition écologique dans le but de respecter les accords de Paris. Un texte combattu par un référendum de l’UDC, mais soutenu par Economie suisse.
On n’a pas d’autre choix que de substituer des énergies fossiles par des énergies renouvelables
Et vous, dans tout ça?
Peut-être que vous avez marché ou que la Marche bleue ou d’autres actions pour le climat vous ont fait réfléchir à votre bilan carbone. Parfois avez-vous peut-être subi certains désagréments, comme durant le week-end de Pâques au tunnel du Gothard. Plus largement ces marches nous rappellent que la rue reste le lieu des revendications citoyennes.
Claire Burgy
"Ça change quoi pour toi?"
Chaque semaine dans "Ça change quoi pour toi?", Claire Burgy aide à saisir l'impact concret d'une actualité sur votre vie quotidienne. Un nouveau format de RTSinfo pour mesurer l'importance et les conséquences de ce qui se passe dans le monde.