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La captation de CO2 ne suffira pas pour que la Suisse atteigne l'objectif du zéro émission

Une usine de captation de CO2 à Zurich. [Keystone - Gaëtan Bally]
Miser sur la captation du CO2 ne suffira pas pour que la Suisse atteigne ses objectifs climatiques / Le 12h30 / 1 min. / le 28 avril 2023
Pour atteindre l'objectif de zéro émission net de gaz à effet de serre en 2050, la Suisse aura besoin des technologies d'extraction du CO2. Elle peut jouer un rôle de pionnière dans ce domaine, selon un rapport de TA-SWISS.

Les technologies dites d’émission négative (en anglais: negative emission technologies, NET) sont des procédés qui extraient le CO2 de l’atmosphère pour le stocker. Une étude mandatée par la Fondation pour l’évaluation des choix technologiques (TA-SWISS) a évalué les cinq NET les plus pertinentes pour la Suisse.

Celle-ci montre clairement qu’il n’y a pas une solution miracle pour extraire le CO2 et qu'il faudra un mix suisse. Et surtout qu'il est plus facile de réduire les émissions de CO2 directement que d’aller récupérer ce gaz dans l’air par la suite, a indiqué la fondation vendredi dans un communiqué.

Pour que les NET puissent contribuer à l’objectif zéro émission dans le respect de l’environnement et de la société, il faut que les milieux politiques et la population se penchent sans tarder sur le sujet, selon l'équipe de recherche de l’Öko-Institut en Allemagne et du Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) qui a examiné la question.

>> Revoir un reportage du 19h30 sur une station de captage de CO2 à Zurich :

Zurich: mise en service de la première station de captage du CO2
Zurich: mise en service de la première station de captage du CO2 / 19h30 / 2 min. / le 31 mai 2017

Il est également important de fixer des objectifs distincts de réduction et d’extraction du CO2, afin qu’il soit clair que les NET n’ont qu’un rôle complémentaire à jouer, ont indiqué les responsables vendredi devant la presse à Berne. Par ailleurs, des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer le potentiel des différentes technologies.

La Suisse pionnière

À l’heure actuelle, la Suisse est une pionnière du développement des NET et il s’agit de renforcer cet avantage concurrentiel par la promotion de la recherche. Outre ces recommandations générales, l'étude formule des recommandations spécifiques pour chacune des cinq NET.

Ces dernières sont le stockage du CO2 sous forme de biomasse dans les forêts et l’utilisation du bois, le stockage du CO2 dans le sol sous forme d’humus ou de charbon végétal, la production de bioénergie avec captage et stockage du CO2, le captage direct du CO2 dans l’air et stockage, ainsi que l’accélération de l’altération du béton et de la roche (carbonatation).

Ces techniques offrent différentes opportunités: l’exploitation durable des champs et des forêts ainsi que l’utilisation de charbon végétal permettent de fixer le CO2 sous forme de carbone tout en contribuant à améliorer la biodiversité, la qualité des sols et la gestion des eaux. Fixer le CO2 dans les matériaux de construction recyclés permet en outre de favoriser l’économie.

Encore des inconnues

Pour ce qui est des risques, on ignore encore si et comment certaines de ces technologies pourraient avoir un impact sur l’environnement. Elles pourraient aussi entraîner des conflits pour l’utilisation de ressources rares comme la biomasse, l’eau, la terre et les énergies renouvelables.

La Suisse pourrait manquer ses objectifs climatiques si les conditions ne sont pas créées à temps pour déployer les NET dans la mesure nécessaire, conclut TA-SWISS.

ats/ther

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