En février, les météorologues tiraient la sonnette d’alarme. Après une année 2022 et un hiver bien trop secs, le niveau des nappes phréatiques atteignait des niveaux critiques dans de nombreuses stations de mesure du pays.
Aujourd’hui, la situation a quelque peu changé. Avec les précipitations du mois de mars et d’avril, certaines nappes phréatiques en Suisse romande ont retrouvé un niveau plus ou moins normal.
Cela reste toutefois insuffisant sur la durée. A Delémont, les précipitations de cet hiver n’ont de loin pas suffi à remplir les nappes, explique samedi dans le 19h30 Michel Hirtzlin, chef des Services industriels de la ville.
"Il n’y a absolument pas eu de précipitations suffisantes durant la période hivernale. On sort donc de l’hiver avec des réserves d’eau souterraine qui sont relativement mauvaises."
Premières restrictions en Valais
Cette situation est amenée à se reproduire ces prochaines années. Pour éviter tout problème d'alimentation en eau, la ville de Delémont a consenti à de grands investissements, à l'image d’autres villes de Suisse romande.
"Dans les années 2000, il y a eu des forages à très grande profondeur, environ 400 mètres, qui ont été faits pour trouver de l’eau souterraine. Et récemment, en 2018, on a interconnecté le réseau d’eau avec la ville de Moutier. Ces adductions-là suffisent largement à alimenter la ville en eau", détaille Michel Hirtzlin.
En montagne, la situation est différente. L'eau consommée provient en grande partie de sources ou des eaux de surface. Le manque de précipitations de cet hiver a déjà des impacts pour les agriculteurs du Val de Bagnes, en Valais.
"On constate déjà que la commune est obligée de fixer des jours dans la semaine pour irriguer tel ou tel secteur. On constate quand même des légères restrictions", explique Frédéric Deslarzes, agriculteur.
Trois situations différentes
Didier Ulrich, prévisionniste à MétéoSuisse, a de son côté expliqué dans le 12h30 que l'on peut couper le pays en trois régions: "Il y a d'abord le nord-est, en Suisse alémanique, avec des précipitations nettement supérieures à la norme. Il y a ensuite la Suisse romande et le Valais, où il n'y a pas eu beaucoup de pluie pendant le mois; mais avec ce dernier week-end, on devrait arriver au niveau de la norme, peut-être même légèrement supérieur en Valais."
"Et il y a finalement le Tessin et l'Engadine, qui restent désespérément très secs, et malgré les pluies qui devraient tomber dimanche dans la journée, ces deux régions n'arriveront certainement pas à la norme."
Les défis qui attendent le Tessin cette année sont en effet d'une grande ampleur. Les précipitations neigeuses tombées mi-avril ont certes fait du bien, mais serviront avant tout à alimenter la végétation. Le canton du Tessin appelle d’ores et déjà toute la population à utiliser l’eau avec parcimonie.
Sujet TV: Daniel Bachmann, Julien von Roten
Adaptation web: Antoine Schaub
Campagne sur l'importance de l'eau à Bulle
La Ville de Bulle (FR) a lancé une campagne de sensibilisation à l'importance de l'eau potable et à la chance de pouvoir en disposer. Elle invite la population à en faire une utilisation rationnelle, responsable et durable.
"L'eau d'ici, une chance". Tel est le slogan de cette campagne. Si la Ville de Bulle et sa région bénéficient d'une eau d'excellente qualité et en quantité suffisante pour répondre aux besoins de la population, elle n'en reste pas moins une ressource précieuse et limitée, relèvent les autorités.
Des panneaux véhiculant des messages au ton positif doivent éveiller la curiosité des passants et les amener à prendre conscience de l'importance de l'eau et de la chance de pouvoir en disposer. Des messages publiés sur les réseaux sociaux doivent encourager la population à une utilisation rationnelle de ce bien. (ats)