Le lac glaciaire du Rhône exploré pour la première fois par des scientifiques
Mais les prélèvements sont compliqués à réaliser à environ 2400 mètres d'altitude, à l'extrémité nord-est du Valais, dans une zone actuellement inaccessible au public.
Après avoir envisagé de forer la couche de glace du lac du glacier du Rhône, encore entièrement gelé il y a quelques jours, les scientifiques de l'association lyonnaise Odysseus 3.1 ont finalement fait face les 1er et 2 juin à une surface craquelée. Une évolution qui rendait le lac impraticable pour la marche, mais offrait des espaces pour plonger. Un exercice périlleux, car ces accès s'ouvrent et se referment.
Dans ces eaux, les scientifiques de cette organisation environnementale s'attendent à retrouver des traces de microplastiques, venues des bâches posées sur le glacier du Rhône qui permettent de retarder la fonte des glaces, mais aussi d'autres types de résidus.
"On a trois contenants différents qui viennent du même prélèvement. (...) On y cherche respectivement du mercure, du plomb et des résidus médicamenteux", explique l'une des scientifiques dans le 19h30 de la RTS. Les échantillons seront analysés par l'Université de Genève et l'Institut national français de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE).
"On espère que cette eau est la plus pure possible, parce que le Rhône traverse deux pays et se jette en Méditerranée. Donc c'est quand même très important qu'à la source, le lac glaciaire soit assez propre".
"Visibilité quasi nulle"
Outre sa composition, les scientifiques ne savaient jusqu'ici pas grand-chose de ce lac, à part qu'il s'est formé récemment, il y a environ 30 ans. Grâce à un instrument, une profondeur maximale de 24 mètres a été découverte.
Et surtout, c'est l'aspect laiteux de l'eau qui a surpris les plongeurs. "On a un lac proglaciaire, très sédimenteux, très crayeux, avec une visibilité quasi nulle", raconte un des chercheurs.
Les Alpes sont considérées comme le château d'eau de l'Europe, mais la fonte des glaciers pourrait changer la donne.
Selon une étude publiée dans la revue Science en début d'année, avec une hausse de 3 degrés à l'horizon 2100, les glaciers d'Europe centrale disparaîtront complètement. Avec une hausse de 1,5 degré, la fonte des glaciers sous nos latitudes serait de l'ordre de 60%. Or, avec les objectifs climatiques actuels retenus à l'international, la hausse devrait atteindre 2,7 degrés.
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Sujet TV: Yvan Illi et Ainhoa Ibarrola
Adaptation web: Julien Furrer