Modifié

Le règlement d'eau du Doubs a eu un effet bénéfique sur la population de poissons

En quinze ans, la population de poissons a doublé dans le Doubs, grâce à une meilleure coordination entre les barrages
En quinze ans, la population de poissons a doublé dans le Doubs, grâce à une meilleure coordination entre les barrages / 12h45 / 2 min. / le 8 juillet 2023
Entre 2004 et 2020, la population de poissons a doublé dans le Doubs. C'est un indice qui démontre l'utilité de mesures prises pour améliorer la qualité des eaux de cette rivière. L'une des dernières en date: la signature d'un règlement qui contraint les barrages à produire de l'électricité tout en préservant la faune.

Pour sauver un Doubs qui se meurt, toutes les mesures sont bonnes à prendre. Le nouveau règlement d'eau, par exemple, adopté en 2017 par les autorités suisses et françaises, impose une meilleure coordination entre les barrages pour préserver la rivière.

"Quand on arrête les centrales, il faut que le débit baisse de manière très progressive pour éviter que des poissons s'échouent ou se fassent piéger dans les gouilles qui peuvent rester en périphérie du lit mineur", explique Bertrand Rey, le responsable environnement du Groupe E.

Reproduction préservée

Chargé d'évaluer ce nouveau règlement, l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) a observé des effets bénéfiques. "On a constaté qu'il y avait des échouages, et donc une mortalité, des poissons nettement inférieurs. Cela a aussi permis d'avoir des zones de frayère, où le poisson peut se reproduire", indique Alexandre Oberholzer, responsable du règlement d’eau à l'OFEN.

Le plan de sauvetage du Doubs se fait en collaboration avec les pêcheurs, qui saluent l'abnégation des exploitants de barrages. "Le règlement va générer une amélioration, surtout pour les petits individus, pour éviter les pertes à cause des variations d'eau", estime Valentin Iseli, le responsable de la gestion halieutique de la Fédération cantonale des pêcheurs jurassiens.

Le barrage du Châtelot sur le Doubs dans le canton de Neuchâtel. [RTS]
Le barrage du Châtelot sur le Doubs dans le canton de Neuchâtel. [RTS]

Tout le monde doit faire un effort

Pour le WWF, les efforts fournis par les barrages ne représentent qu'une goutte d'eau. Selon Marie-Anne Etter, la secrétaire générale de la section jurassienne de l'organisation, la santé du Doubs doit être l'affaire de tous les secteurs économiques, par exemple "l'industrie, l'agriculture, la sylviculture ou le tourisme". "Chacun doit agir dans sa profession ou sa thématique", lance-t-elle.

Aujourd'hui, les autorités fédérales, cantonales et françaises travaillent ensemble à la mise en place d'autres mesures pour sauver le Doubs. Une entreprise qui n'a rien d'un long fleuve tranquille.

Thierry Grünig/ami

Publié Modifié