Les Baléares veulent préserver la posidonie, véritable poumon de la Méditerranée
Souvent comparée à la forêt amazonienne ou à la Grande Barrière de corail, la posidonie est essentielle à l'écosystème méditerranéen. Ces herbes abritent de nombreuses espèces, capturent le dioxyde de carbone et freinent l’érosion. Elles ont toutefois reculé d’un tiers en un siècle.
Les autorités des Baléares ont pris des mesures pour limiter cette érosion. Depuis 2018, tous les bateaux ont l'interdiction de jeter l’ancre dans la posidonie au risque d'arracher ces herbes. Il s'agit de la législation la plus stricte en Europe.
Mesures bien acceptées
Marcial Bardolet, responsable du Service de surveillance de la posidonie, explique dans le 19h30 que cette mesure est plutôt bien acceptée. "Ce n’est plus aussi difficile qu'au début. Maintenant tout le monde est d’accord pour protéger la posidonie, les habitants, comme les capitaines de bateaux."
L’archipel a installé des champs de bouées dans les zones les plus fréquentées. "Le but est de pouvoir continuer à profiter de ces endroits merveilleux. Moi aussi je viens ici avec mon bateau. Mais au lieu de jeter l’ancre, il faut s’amarrer à une bouée", précise Marcial Bardolet.
Efforts de replantation
Il y a cinq ans, des biologistes ont décidé de replanter de la posidonie sur deux hectares dans une baie où elle avait presque disparu. Aujourd'hui, ils surveillent les jeunes pousses.
"Je suis très content parce qu’on a réussi à accélérer la récupération naturelle, qui est très lente. La plupart de nos plants vont continuer à pousser et on finira par avoir à nouveau une prairie de posidonie ici", se réjouit Jorge Terrados, responsable du projet "Forêt marine REE - IMEDEA".
Un plant de posidonie prend au moins cinquante ans pour atteindre sa taille adulte. Protéger les prairies existantes reste le meilleur moyen de sauver cet écosystème unique de la Méditerranée.
Auriane Loizeau et Romain Ripoteau/asch