L'objectif de base est de ne pas laisser la chaleur s'installer. Cela signifie bloquer les rayons du soleil avant même qu’ils ne viennent frapper aux fenêtres en utilisant des stores, des auvents ou des pare-soleil à l'extérieur.
Il est aussi possible d'humidifier les sols et les murs, comme l'a préconisé lundi dans La Matinale de la RTS Laurent Guidetti, fondateur de Tribu architecture: "On peut pulvériser un peu d'eau sur les plantes, sur les surfaces. Ça participe à réduire la température intérieure par un phénomène tout simple: l'humidité va rafraîchir l'air ambiant", conseille-t-il.
Ouvrir les fenêtres en grand la nuit et vivre les volets fermés le jour est une règle essentielle, pratiquée dans tous les pays chauds. Et il est important de ne pas ouvrir les fenêtres trop tôt le soir: généralement, la température maximale est atteinte aux alentours de 17h, et non vers midi, contrairement à une idée reçue. Elle ne baisse sensiblement qu'à partir de 22 heures (sauf en cas d'orages). Et c'est au lever du jour - et non vers minuit - qu'elle est souvent la plus basse.
Combiner les pistes
Repeindre les façades en blanc pour renvoyer la lumière et isoler les murs est également efficace. A ce titre, le triple vitrage est conseillé. "On est souvent confronté à des logements avec du simple vitrage. Il faut absolument passer au double ou au triple vitrage, les vitres étant les parties les plus faibles du bâtiment", précise Laurent Guidetti.
Avoir un jardin ou des arbustes sur son balcon peut également permettre d'apporter de l'ombre. C'est toutefois la combinaison de toutes ces pistes qui aide à conserver une température supportable chez soi, tout en évitant la climatisation, qui soulage à court terme, mais qui contribue par son rejet d'air chaud à l'élévation des températures.
vl/asch/vic
Canicule et travail ne font pas bon ménage
Il a fait très chaud en Suisse romande lundi, avec 34 degrés enregistrés à Genève et à Sion. Ces températures, qui devraient encore monter mardi, peuvent être dangereuses pour les personnes qui travaillent à l'extérieur. Selon des statistiques publiées aujourd'hui par la Suva, on enregistre 7% d'accidents en plus les jours où le thermomètre dépasse les 30 degrés.
Le 19h30 de la RTS est allé à la rencontre d'employés d'un pressing genevois, d'un maraîcher, d'ouvriers sur un chantier ferroviaire fribourgeois, avant de terminer auprès des ouvriers du restaurant de la piscine de la Motta à Fribourg.
Chaleur et travail font rarement bon ménage. Il y a un risque plus élevé d'accident, mais aussi de maladie, de surchauffe du corps.
Les syndicats demandent des courtes pauses toutes les heures au-dessus de 32°C, une adaptation des horaires vers le matin et la fermeture des chantiers dès 35 degrés. 35°C est d'ailleurs le chiffre de référence de l'Organisation internationale du travail (OIT) à cause des risques sanitaires, cardiovasculaires notamment, car le corps n'arrive plus à se refroidir.
La multiplication des canicules aura des impacts sur la productivité, prévient aussi l'OIT. Selon elle, d'ici 2030, la chaleur réduira de 2,2% la force de travail globale dans le monde, surtout dans l'agriculture et la construction.
Paris se prépare pour les futures vagues de chaleur
La Mairie de Paris travaille sur un plan pour faire face aux grandes chaleurs. Une étude publiée par la revue The Lancet indique même que la capitale française est la ville européenne où le risque de mourir de chaleur est le plus élevé.
Un rapport nommé "Paris à 50 degrés" décline 85 propositions pour aménager la ville face aux vagues de chaleur. "Il faut planter massivement en pleine terre des arbres suffisamment hauts pour qu'ils puissent faire de l'ombrage", a expliqué lundi dans La Matinale Maude Lelièvre, autrice du rapport.
Elle appelle également à repenser l'urbanisme. "On veut travailler à la préservation des corridors d'air. Comme dans un appartement lorsqu'on ouvre les fenêtres, il faut préserver les corridors de circulation d'air en ville."