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Des résultats "rassurants" en Valais sur la pollution des poissons aux PFAS

Les résultats sur la pollution des poissons aux PFAS en Valais sont "rassurants". [Service de l'environnement valaisan]
Des résultats jugés "rassurants" en Valais sur la pollution des poissons aux PFAS / Le Journal horaire / 30 sec. / le 16 août 2023
Les poissons vivant hors des panaches de pollution chablaisiens ont une teneur en per- et polyfluoroalkylées (PFAS) "largement" en dessous des valeurs édictées par la Commission européenne, concluent des analyses complémentaires réalisées par le Service de l'environnement du Valais.

"Ce résultat rassure quant à l'état de pollution de l'environnement en lien avec les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS)", réagit mercredi Yves Degoumois, adjoint de la cheffe du Service de l'environnement (SEN). S'il n'y a pas de pollution systématique, ces composés, qui ne devraient pas être présents dans la nature, le sont quand même, relativise-t-il néanmoins.

Les quatorze poissons prélevés dans différents cours d'eau de l'entier du territoire contiennent de 100 à 1000 fois moins de concentration de PFAS que ceux prélevés dans les zones polluées dans le Chablais valaisan, détaille Yves Degoumois. La teneur se situe ainsi "largement" en dessous des valeurs édictées par la Commission européenne.

De même, le canton a effectué des analyses sur une vingtaine de poissons d'élevage. Celles-ci montrent que la présence de PFAS y est également plus faible.

Une corrélation établie

Ces études dans les cours d'eau et les piscicultures ont été réalisées à la suite de la mise en évidence de la contamination de poissons par des PFAS dans les étangs des Mangettes à Monthey et des Chauderets à Collombey-Muraz ainsi que du canal Stockalper. Le canton avait alors formulé dès 2022 une interdiction de pêche dans ces points d'eau, interdiction qui se poursuit, précise l'Etat valaisan dans un communiqué.

>> Lire aussi : En Valais, huit secteurs de la plaine sont concernés par des panaches de pollution

Au total, 150 poissons ont été analysés depuis le début des prélèvements. "Il s'agit d'une grosse étude qui permet d'établir une corrélation entre les teneurs en PFAS décelées dans ces poissons et la pollution des eaux", relève Yves Degoumois.

La pollution en cause provient de l'ancienne raffinerie de Collombey et du site chimique de Monthey. Elle est due à l'utilisation de mousses d'extinction d'incendie, contenant des PFAS dès les années 60 qui ont pollué les eaux souterraines en aval des deux sites.

Des barrières de confinement

Dans ce dossier, le canton suit étroitement l'assainissement des sites à l'origine des panaches de pollution ainsi que la mise en oeuvre des mesures de confinement hydraulique. A la suite d'une demande du SEN fin 2019, une barrière de confinement par pompage a été mise en place en 2022 par Cimo en aval du site chimique.

Contacté par le service en 2020, Tamoil devrait installer la sienne - soit neuf gros puits de pompage en aval de l'ex-raffinerie - en novembre 2023, précise Yves Degoumois. Une fois la source de pollution coupée, il faudra probablement compter des décennies avant que la nappe dans cette zone ne soit à nouveau jugée "propre".

Le cas de l'ancienne raffinerie est un "cas d'école", note le responsable. Les analyses qui seront effectuées une fois les puits de pompage installés permettront au SEN de comprendre la manière dont se comportent les PFAS, poursuit-il.

"Lors d'une pollution, la mise en place de nos demandes dépend du bon vouloir des entreprises. Celles-ci sont toutefois obligées de couper la source de pollution et responsables de la qualité des eaux à l'aval immédiat. En revanche, le SEN n'a pas la base légale pour les obliger à nettoyer le reste des eaux contaminées", explique Yves Degoumois.

ats/iar

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Pas de valeurs légales en Suisse pour les poissons

Les PFAS, qui représentent un danger pour la santé, ne se dégradent quasiment pas dans l'environnement et dans les organismes vivants. Par le biais de l'irrigation, ces substances se retrouvent également dans les sols et les végétaux.

Cette famille de polluants est devenue un thème prédominant dans le domaine des sites contaminés depuis l'abaissement du seuil limite, pour répondre aux normes toxicologiques beaucoup plus sévères. La Suisse n'a pas encore établi de valeur légale limite en ce qui concerne les poissons.

>> Voir à ce sujet :

Le parlement veut des valeurs limites pour les PFAS, polluants nocifs pour la santé et l'environnement
Le parlement veut des valeurs limites pour les PFAS, polluants nocifs pour la santé et l'environnement / 19h30 / 2 min. / le 6 juin 2023