La sécheresse prolongée et l'épisode caniculaire qu'a connus la Suisse ont créé un stress hydrique chez les arbres de certaines forêts, mettant à mal des espèces comme le hêtre ou le sapin blanc.
Des couleurs automnales sont ainsi apparues dès la fin du mois d'août, notamment dans les forêts neuchâteloises.
Des différences selon les espèces
"Un arbre transpire par ses feuilles et, s'il n'a pas suffisamment d'eau, il les laisse tomber pour ne pas complètement s'assécher", explique Jan Boni, ingénieur forestier en Ville de Neuchâtel, mardi dans le 19h30. Mais cette stratégie de survie est mieux maîtrisée par certaines espèces.
"Le tilleul, il le fait presque préventivement", poursuit le spécialiste, "tandis que le hêtre (...) souffre déjà beaucoup quand il perd ses feuilles". D'autres espèces, comme le chêne, résistent mieux. Les conifères, eux, ne peuvent pas se délester de leurs aiguilles. Par conséquent, certains sapins blancs meurent rapidement et deviennent rouges.
>> Plus d'informations sur ce sujet : De nombreux arbres meurent dans les forêts suisses en raison des conditions climatiques
Mélanger les essences pour adapter la forêt
Face aux épisodes de sécheresse de plus en plus récurrents, les ingénieurs forestiers aident la forêt à s'adapter. "On mélange les espèces et les âges d'arbres différents. C'est ce qu'on appelle la forêt mélangée étagée", détaille Jan Boni. "Comme ça, même si quelque chose ne se passe pas comme on l'aurait imaginé et qu'un grand arbre sèche, il y a toujours des petits ou des moyens autour qui sont prêts à prendre la place."
Moins de hêtres et de sapins blancs, mais de l'érable champêtre, du tilleul et du chêne: tels pourraient être, dans les prochaines décennies, les grands arbres qui composeront la forêt neuchâteloise.
Léa Jelmini/jop