Chaque jour, l'industrie du dragage marin déterre l'équivalent de plus d'un million de camions de sable. Cette situation affecte notamment la biodiversité et les communautés côtières.
Etablie par la base de données des ressources mondiales à Genève d'ONU Environnement (GRID-Genève), la nouvelle plateforme utilise les systèmes d'authentification des navires ou encore l'intelligence artificielle (IA).
Pas 100% des dragages
Financée notamment par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) et soutenue par l'Université de Genève, elle rassemble des indications sur les territoires utilisés pour l'extraction, les sites de dragage, les ports ou encore le nombre de navires dans les zones économiques exclusives des pays.
En revanche, l'extraction artisanale ou celle de petite échelle le long de côtes peu profondes ne peut encore être détectée mais la plateforme sera affinée pour identifier près de 100% des dragages.
"La plupart des pays n'ont pas la capacité" de savoir combien de tonnes sont prises chez eux, a dit à la presse le directeur exécutif de la GRID-Genève Pascal Peduzzi.
"Le rôle du sable doit être reconnu"
Il a déjà alerté par le passé sur l'importance de cette ressource. L'extraction a contribué à la diminution de plages et d'aquifères, à la pollution, à des inondations et à des sécheresses.
"Le sable a un rôle qui doit être reconnu" par les Etats membres de l'ONU et les acteurs économiques, a-t-il dit mardi. Parmi les pays dont les navires alimentent le plus le problème figurent la Chine, les Pays-Bas, les Etats-Unis et la Belgique.
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Il faut 10 à 16 milliards de tonnes de renouvellement chaque année pour maintenir les écosystèmes côtiers et marins. ONU Environnement avait appelé l'année dernière à interdire l'extraction sur les plages ou dans les systèmes actifs proches de celles-ci. "L'échelle des impacts environnementaux" est "alarmante", a également affirmé le directeur exécutif.
ats/vajo