Ne vous fiez pas à son mignon minois. Le raton laveur, classé comme espèce exotique envahissante en Europe, prolifère en Wallonie au risque de menacer la biodiversité et de transmettre des maladies.
"On ne peut plus répondre à toutes les sollicitations", explique Thierry Petit, garde forestier dans le sud de la Belgique.
"On n'intervient plus quand il s'agit juste de quelqu'un qui signale des ratons laveurs dans son jardin. On va réduire les populations là où il a un risque réel pour la cigogne noire ou pour l'hirondelle des rivages, là où on peut vraiment protéger un habitat", ajoute encore l'agent.
Masqué et futé
Ces animaux omnivores, connus pour leur masque noir et leur queue rayée, sont apparus en Belgique dans les années 1980.
Très agiles, ils peuvent aussi causer des nuisances dans les jardins et entrer dans les habitations par les chatières notamment. Autre problème: ils portent atteinte aux espèces indigènes.
"A partir de 2005, on a commencé à voir beaucoup d'empreintes le long des cours d'eau et à apercevoir des ratons laveurs victimes de collisions sur les routes, indicateur que la population se développe. Elle a aussi été favorisée par la succession d'hivers doux", détaille Vinciane Schockert, biologiste.
La scientifique mène des études pour mesurer l'impact de ce mammifère sur les espèces sensibles, comme la chouette hulotte ou le cincle plongeur, un oiseau dont les nids très bas sont facilement accessibles pour les ratons laveurs.
"Bonne bouille" trompeuse
"C'est un animal qui a une bonne bouille. Malheureusement les espèces exotiques envahissantes sont l'une des cinq principales causes de dégradation de la biodiversité à l'échelle mondiale", rappelle la ministre wallonne de l'Environnement, Céline Tellier, lors d'un entretien à Namur.
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Il s'agit de "sensibiliser la population avec des gestes simples: éviter de nourrir les ratons laveurs, protéger les entrées de la maison la nuit, toute une série de dispositions pour éviter d'aggraver la situation", indique-t-elle.
"Aujourd'hui l'espèce est tellement répandue dans notre territoire qu'on doit apprendre à vivre avec, mais en même temps apprendre à la gérer aux endroits où elle pose le plus de problèmes et éviter de multiplier sa propagation", poursuit la ministre.
Quand il y a "nécessité de détruire certains individus" parmi les ratons laveurs, cela doit se faire "de la manière la plus éthique possible", souligne la ministre écologiste, ajoutant qu'une "réflexion est en cours avec le conseil du bien-être animal en Wallonie" à ce propos.
afp/doe