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Isabelle Bey: "Par définition, une prévision météorologique n'est jamais parfaite"

L'invitée de La Matinale - Isabelle Bey, directrice du Centre régional ouest de Météosuisse
L'invitée de La Matinale - Isabelle Bey, directrice du Centre régional ouest de Météosuisse / La Matinale / 12 min. / le 7 septembre 2023
Interrogée jeudi dans La Matinale, la directrice du centre régional de MétéoSuisse à Genève explique que les prévisions comportent toujours une marge d'incertitude. Malgré une part d'inexactitude, le service est très fiable. L'office fédéral a par ailleurs à cœur d'améliorer ses prestations et d'expliquer son travail.

"Par définition, une prévision n'est jamais parfaite. C'est lié à la nature chaotique du système atmosphérique. Il y aura toujours une incertitude dans une prévision", avertit Isabelle Bey. "Il y a toujours matière à critiquer ces prévisions météorologiques", convient-elle également.

La docteure en chimie et physique atmosphériques illustre son propos avec les situations orageuses qui surviennent durant l'été. Les météorologues sont capables de discerner les "ingrédients" annonciateurs. "Mais actuellement, nous sommes encore incapables de prévoir exactement l'endroit, même avec les outils très sophistiqués dont nous disposons", nuance-t-elle.

Plusieurs scénarios

La cheffe du centre genevois de MétéoSuisse explique que les spécialistes ne se basent jamais sur un seul scénario, mais sur plusieurs, afin d'évaluer les différentes trajectoires possibles. "Le fait de calculer ces trajectoires nous permet d'évaluer les incertitudes par rapport à une situation donnée", précise-t-elle.

Nous devons continuer d'expliquer que nos prévisions ont une certaine limite

Isabelle Bey

Le bulletin météo mentionne cette incertitude. Isabelle Bey conseille donc de la prendre en considération et, si la fourchette est large, d'attendre un moment avant de s'informer de nouveau.

Pour savoir quel temps il va faire dans la demi-heure qui suit, "c'est une bonne idée de lever les yeux" pour regarder le ciel et de combiner cela avec les informations du service météo. "Au-delà de deux-trois heures, les applications météorologiques restent un bon outil pour avoir une idée", recommande-t-elle.

Expliquer le travail au public

Quelle est l'attitude des utilisateurs à l'égard du service météo? "On reçoit surtout des compliments", répond Isabelle Bey. Mais également des critiques, reconnaît-elle.

"Je pense qu'il y a une attente de la part du public pour avoir de plus en plus des prévisions exactes. Nous devons continuer d'expliquer que nos prévisions ont une certaine limite, en particulier pour certains processus, comme les orages", développe-t-elle.

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Service fiable

A l'entendre toutefois, MétéoSuisse est hautement fiable. Cet office fédéral est tenu de rendre des comptes aux autorités politiques. Pour ce faire, les qualités de ses prestations sont évaluées, indique Isabelle Bey. Ce qui permet de connaître le crédit à accorder à ses prévisions.

"Au cours des dix dernières années, entre 85% et 90% des avertissements que nous avons lancés étaient justifiés. C'est-à-dire que les seuils ont été dépassés. Il y avait du sens à lancer ces avertissements, que ce soit pour la canicule, des précipitations intenses ou des vents forts", souligne-t-elle.

Isabelle Bey assure que la qualité des prévisions augmente d'année en année. Et d'ajouter: "Nous avons beaucoup de projets de développement pour continuer à les améliorer."

>> Réécouter aussi la rencontre de CQFD avec Isabelle Bey :

La chimie de l’atmosphère a rôle dans l’évolution climatique.
IgorVetushko
Depositphotos [IgorVetushko]IgorVetushko
Rencontre avec Isabelle Bey, une spécialiste de la chimie de l'atmosphère / CQFD / 40 min. / le 10 janvier 2020

Propos recueillis par Pietro Bugnon

Texte web: Antoine Michel

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