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Le télétravail permet de réduire sensiblement l'empreinte carbone des individus

A partir de plusieurs jours de télétravail par semaine, l'emprunte carbone d'un individu diminue, selon une nouvelle étude. [EPA/Keystone - Mohammed Messara]
Le télétravail permet de réduire sensiblement l'empreinte carbone des individus / Le Journal horaire / 38 sec. / le 19 septembre 2023
Télétravailler pourrait aider la planète. Une nouvelle étude suggère que le travail à distance réduit les émissions de gaz à effet de serre. Selon les circonstances, la baisse des émissions pour un télétravailleur pourrait aller jusqu'à 58%.

Devenu omniprésent depuis l'avènement de la pandémie de Covid-19, le télétravail continue à questionner la société. Est-il vraiment efficace pour booster la productivité des entreprises? Quelles conséquences a-t-il sur la santé mentale des employés? Doit-on laisser le choix ou imposer des jours fixes au bureau?

Si le débat reste ouvert sur ces questions, un autre élément pourrait relancer l'attrait pour ce mode de travail: la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, selon une nouvelle étude publiée lundi dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, le télétravail pourrait réduire drastiquement l'empreinte carbone des individus.

En analysant divers scénarios de travail, les comportements des personnes et les sources d'émissions, les chercheurs ont découvert que passer du travail sur site au télétravail à plein temps peut réduire l'empreinte carbone d'une personne de 58%. Les horaires hybrides, où les gens travaillent à distance deux à quatre jours par semaine, pourraient également réduire les émissions de 11 à 29%, selon l'étude.

Un jour par semaine, insuffisant pour une différence

Les auteurs de l'étude démontrent par contre qu'il faut télétravailler plus d'un jour par semaine pour commencer à voir une différence. En deçà, les avantages en termes de consommation énergétique sont souvent compensés par des facteurs tels qu'une augmentation des déplacements non liés au travail.

Car, sans surprise, ce sont avant tout les déplacements entre le lieu d'habitation et le lieu de travail qui créent une différence notable en termes d'émissions carbone. Le deuxième facteur le plus important est la consommation d'énergie au sein des bureaux des entreprises.

Les chercheurs expliquent d'ailleurs que des changements importants, comme le fait d'alimenter les bureaux en énergie renouvelable ou de proposer des options de transports plus propres pour les travailleurs, pourrait radicalement faire diminuer cette différence en termes d'empreinte carbone. Il n'est donc pas assuré que le télétravail reste à l'avenir beaucoup plus propre d'un point de vue environnemental.

Enfin, la limite principale de l'étude réside dans le fait qu'elle ne se concentre que sur les Etats-Unis et reflète largement les comportement d'employés de bureau vivant dans de grandes villes. Pour les auteurs, elle n'en est pas moins importante pour réfléchir une fois encore à nos comportements et modes de vie ayant un impact sur le réchauffement.

Tristan Hertig

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