A ce moment-là, tous les continents auront fusionné en un seul supercontinent, prédit l'équipe de recherche internationale dont les résultats ont été publiés lundi dans la revue spécialisée "Nature Geoscience". Selon les modélisations climatiques développées par les chercheurs britanniques, américains, chinois et suisses, il fera alors si chaud à la surface du globe que la vie ne sera plus possible pour les mammifères. Leurs limites physiologiques seront atteintes.
Des températures de plus de 40 degrés sur une période prolongée peuvent entraîner la mort de nombreuses espèces de mammifères, l'humidité renforçant encore ce stress thermique, ont indiqué les auteurs de l'étude. Jusqu'à présent, on estimait que de telles conditions climatiques sur Terre ne seraient pas atteintes avant plusieurs milliards d'années, a expliqué l'un des auteurs, Jonathan Buzan, de l'Université de Berne.
Un soleil de plus en plus chaud
Selon les chercheurs, le changement climatique progressif que l'on observe actuellement devrait rendre certains points du globe inhabitables. Ils estiment toutefois que, dans un premier temps, les mammifères pourront continuer à vivre sur une partie de la planète, même en cas de réchauffement extrême.
A plus long terme, la Terre finira cependant par devenir inhabitable à cause du soleil qui, comme toutes les étoiles, continuera à gagner en luminosité. "Dans quelques milliards d'années, le rayonnement solaire sera si fort que la Terre surchauffera", a expliqué Jonathan Buzan.
Seulement 8% des terres habitables
A l'aide de modélisations climatiques, les chercheurs ont simulé les températures qui régneront sur le supercontinent qui sera constitué dans 250 millions d'années. Lors de la formation d'autres supercontinents, comme la Pangée il y a environ 175 millions d'années, les températures avaient à chaque fois fortement augmenté, a remarqué Jonathan Buzan.
L'équipe de recherche a trouvé que les conditions géologiques et géographiques du supercontinent nouvellement formé mèneront à une forte augmentation des taux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, ce qui pourrait faire augmenter les températures. De plus, les côtes étant très éloignées les unes des autres, la pluie ne devrait pratiquement pas tomber à l'intérieur de l'immense masse.
De manière générale, les chercheurs ont estimé que seulement 8% des terres du supercontinent seraient habitables pour les mammifères. Le fait que les populations déclineraient et seraient séparées les unes des autres mènerait à un risque accru d'extinction.
Implications pour la vie extraterrestre
Pour les amateurs, 250 millions d'années peuvent sembler une éternité. Mais Jonathan Buzan rappelle que les premiers mammifères ne sont apparus sur Terre qu'il y a environ 300 millions d'années. Si les prédictions des chercheurs se réalisent, le laps de temps durant lequel les mammifères ont peuplé la Terre ne représente qu'une petite partie de l'histoire de la planète, qui a 4,6 milliards d'années.
Ces résultats s'appliquent également aux planètes et ont donc des implications pour la recherche sur la vie extraterrestre: sur les autres planètes aussi, si la vie ne peut se développer que pendant un temps plus court qu'attendu - quelques millions d'années - il est moins probable d'y trouver des traces de vie, a expliqué Jonathan Buzan.
ats/lan