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L'AIE somme les pays riches et la Chine d'accélérer pour la neutralité carbone

Selon l'AIE, les énergies renouvelables peuvent beaucoup aider les pays à atteindre leurs objectifs de neutralité carbone (image d'illustration). [Reuters - Vincent Kessler]
L'AIE prie les pays riches et Pékin d'accélérer dans la neutralité carbone / Le Journal horaire / 19 sec. / le 26 septembre 2023
Les pays riches comme les économies en développement vont devoir considérablement avancer leurs objectifs de neutralité carbone pourtant déjà ambitieux, a affirmé mardi l'AIE. L'essor des "énergies propres" constitue le principal levier pour maintenir à portée de main les objectifs climatiques.

Les "économies avancées" telles que les Etats-Unis et l'Union européenne vont devoir avancer de 5 ans - de 2050 à 2045 - leur objectif de neutralité carbone, et la Chine de 10 ans à 2050, pour rester dans les clous de l'accord de Paris et ainsi donner une chance au monde de limiter le réchauffement planétaire à +1,5 degré Celsius par rapport à l'ère pré-industrielle, a estimé l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un nouveau rapport.

"Le secteur de l'énergie évolue plus rapidement que ce que beaucoup pensent, mais il reste encore beaucoup à faire et le temps presse", a souligné l'agence de l'OCDE basée à Paris. Son rapport intervient à quelques semaines de la 28e Conférence sur le climat des Nations unies à Dubaï (COP28) où l'avenir des énergies fossiles devrait donner lieu à d'âpres débats.

>> A ce propos, lire : La COP28 aux Emirats arabes unis fait face à de nombreuses critiques

Il s'agit de l'actualisation de son "Net Zero Roadmap", feuille de route pour la neutralité carbone en 2050, dont la publication en 2021 avait marqué les esprits en appelant le monde à renoncer "maintenant" à tout nouveau projet pétrolier ou gazier.

Progrès en demi-teinte

Deux ans plus tard, quel bilan? Les progrès sont bien là, en témoigne l'essor rapide de l'électricité solaire et de l'électrification du parc de véhicules, qui permet selon l'AIE de maintenir à portée de main les objectifs climatiques les plus ambitieux de l'accord de Paris en 2015.

En même temps, durant ces deux dernières années, "les émissions du secteur de l'énergie sont restées obstinément élevées, atteignant un nouveau record de 37 milliards de tonnes de CO2 en 2022", 1% de plus qu'en 2019, relève l'AIE. "La voie vers (l'objectif de) 1,5°C s'est rétrécie au cours des deux dernières années, mais la croissance des technologies d'énergie propre la maintiennent ouverte", veut croire l'AIE, qui appelle aussi à "l'efficacité énergétique".

"Encourageant" certes mais "pas suffisant pour atteindre l'objectif de 1,5°C", insiste l'agence, en soulignant que "presque tous les pays doivent avancer leurs dates de cibles de neutralité carbone".

"Même un petit retard" dans la réduction des émissions au-delà de leurs engagements actuels "entraînerait une température mondiale supérieure à 1,5°C pendant près de 50 ans", met en garde l'AIE alors qu'un récent rapport de l'ONU a prévenu que les objectifs de l'accord de Paris étaient menacés par le manque d'ambition des pays. Si de telles technologies ne parviennent pas à atteindre l'échelle requise - notamment en filtrant 0,1% de l'atmosphère chaque année d'ici 2100 - ramener les températures à 1,5°C "ne serait pas possible", prévient l'AIE.

>> Pour aller plus loin, lire : L'accord de Paris menacé par le manque d'ambition, selon un rapport de l'ONU

"Fin de l'ère des fossiles"

"Le développement des énergies propres est le principal facteur à l'origine d'une baisse de la demande de combustibles fossiles de plus de 25% cette décennie" et leur essor conduit à une baisse des émissions de CO2 dans l'énergie de 35% d'ici 2030, selon son scénario actualisé.

"A l'approche de la COP28, les dernières données scientifiques sont sans équivoque: l'ère des énergies fossiles touche à sa fin", a commenté Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat.

L'AIE a récemment affirmé que le pic de la demande de toutes les énergies fossiles - pétrole, gaz et charbon - sera atteint "dans les prochaines années" de la décennie, grâce au bond des énergies plus propres et de la voiture électrique.

ats/juma

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