Vêtements, matériel, équipement... le sport génère beaucoup de déchets. En Suisse, il n'existe pas de chiffres précis. Ces déchets font partie des rebuts domestiques censés être triés et amenés dans les déchetteries ou dans les containers à habits. Et du côté des magasins, il n'y a pas d'obligation de collecter matériel et équipement usagés. S’ils le font, c’est sur une base volontaire.
Il existe en revanche des chiffres pour la France. Selon l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, sur les quelque 186'000 tonnes de matériel sportif mis en vente chaque année, 104'000 finissent à la poubelle, alors que la moitié serait réutilisable.
60 millions de ballons de foot produits par an
Autre exemple: les ballons. Rien que pour le football, il en est produit près de 60 millions par année. Durée de vie moyenne: 1 an, avant de finir à la poubelle. En y ajoutant les autres sports de balle, le gaspillage est colossal, d'autant plus que la majorité d'entre eux, produits en Chine, sont composés de six à huit couches de matériaux synthétiques à base de pétrole. Ces matériaux sont tellement mélangés et sans normes légales ni étiquette sur leur composition qu'ils sont difficilement recyclables.
Certaines marques commencent toutefois à faire bouger les lignes, à l'instar de Vista. Associée à une ONG kenyane, cette PME fabrique des ballons cousus main au Kenya à partir de déchets locaux: mousses et revêtements de voitures ou d’avions pour l’intérieur, résidus de tanneries de cuir pour l’extérieur.
La marque Rebond, elle, propose depuis l’an dernier des ballons biosourcés, éco-responsables et recyclables, co-conçus avec des artisans du Penjab. L'extérieur est en cuir végétal, l'intérieur en latex naturel, mousse et polyester recyclés. En termes de look: du cuir vintage, avec coutures apparentes au design signé d’artistes, en passant par les logos et couleurs de son club préféré.
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Didier Pradervand/vic
Des solutions pour limiter l'impact écologique
Les solutions existent pour limiter ce gaspillage, mais elles sont encore timides. Il y a bien sûr le marché de la seconde main: magasins à vocation caritative, sites de revente en ligne, voire coins "deuxième main" dans quelques magasins de sport spécialisés. On peut citer également les ateliers de réparation et de revente de vélos ou les opérations de vente ponctuelles de matériel de sports d'hiver de seconde main.
A Berne et à Zurich, 2nd Peak, un premier magasin "outdoor" spécialisé dans la seconde main, a même été lancé. On y trouve du matériel et des vêtements pour la montagne, la randonnée et le trekking.
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