Des communes proposent des subventions aux privés pour favoriser la biodiversité
Pour Dominique Blancke et Philippe Lievens, la décision est prise: le couple nyonnais va arracher l'immense haie de thuyas du jardin pour la remplacer par de petits arbustes indigènes d'un mètre, plus favorables à la biodiversité. "On voit que les oiseaux disparaissent, il faut que cela change. Les haies sont importantes dans ce domaine", a expliqué Dominique Blancke samedi dans le 19h30 de la RTS.
Les propriétaires hésitaient à lancer ces travaux depuis longtemps et les nouvelles subventions offertes par la Ville de Nyon les ont convaincus: "C'est un projet que nous avions déjà évoqué, mais cela a été le coup de pouce décisif", précise Philippe Lievens.
Prise en charge communale de 30%
Au total, le chantier coûtera environ 5000 francs et la Municipalité de Nyon prendra en charge 30% de la facture.
Depuis cet automne, la commune vaudoise met 75'000 francs par an à disposition des privés pour planter des arbres indigènes, créer un étang, récupérer les eaux de pluie ou recevoir des conseils de professionels.
"La ville n'est propriétaire que de 20% du territoire communal. Le plus grand point de levier est donc davantage chez les propriétaires privés que sur le territoire de la ville", souligne Pierre Wahlen, municipal à Nyon.
Des subventions peu connues
Ces aides financières pour la biodiversité fleurissent ces dernières années en Suisse romande. Après Lausanne (VD) et Yverdon-les-Bains (VD) en 2020, Gland (VD) a suivi en 2021, puis Meyrin (GE) et Renens (VD) l'an dernier.
A Renens, une famille a par exemple reçu plus de 300 francs pour créer une haie diversifiée. "Nous avons un argousier, un viorne... Un hérisson campe même chez nous, c'est un succès", se réjouit Fanny Meyer, habitante de la commune vaudoise.
Ces subventions sont nouvelles et donc encore peu connues du grand public. Les communes doivent désormais convaincre les privés de sauter le pas. Et les propriétaires précurseurs vont pouvoir servir d'ambassadeurs auprès du voisinage.
Pascale Defrance/iar