Ces nouvelles mesures, qui se traduisent par des sécheresses synonymes de famines, des incendies dévastateurs ou des ouragans renforcés, alimentent les avertissements des scientifiques, qui seront l'arrière-plan de la 28e conférence climatique de l'ONU à Dubaï (COP28) entre le 30 novembre et le 12 décembre.
"Nous pouvons affirmer avec une quasi-certitude que 2023 sera l'année la plus chaude dans les annales" et "le sentiment de devoir prendre d'urgence des mesures climatiques ambitieuses à l'approche de la COP28 n'a jamais été aussi fort", a déclaré Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus, dans un communiqué.
Le mois écoulé, avec une moyenne de 15,38 degrés à la surface du globe, dépasse le record précédent d'octobre 2019 de 0,4 degré. L'anomalie est "exceptionnelle" pour les températures mondiales.
Proche du 1,5 degré
Octobre 2023 est "1,7 degré plus chaud que la moyenne d'un mois d'octobre sur la période 1850-1900", avant l'effet des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l'humanité, ajoute l'observatoire.
Depuis janvier, la température moyenne est la plus chaude jamais mesurée sur les dix premiers mois de l'année: 1,43 degré au-dessus du climat des années 1850-1900, selon l'observatoire européen.
Plus que jamais, 2023 s'approche sur une année entière de la limite emblématique (+1,5 degré celsius) de l'accord sur le climat de Paris, dont la COP28 doit établir le premier bilan officiel et, si possible, le premier correctif.
L'Organisation météorologique mondiale a estimé au printemps que cette barre serait franchie pour la première fois sur 12 mois au cours des cinq prochaines années.
Il faudra toutefois mesurer le 1,5 degré en moyenne sur plusieurs années pour considérer le seuil atteint du point de vue climatique. Le GIEC, qui rassemble les experts sur le climat mandatés par l'ONU, prévoit qu'il le sera avec 50% de chances dès les années 2030-2035, compte tenu du rythme des émissions de gaz à effet de serre, essentiellement issus des énergies fossiles.
Le climat actuel est considéré comme réchauffé d'environ 1,2 degré par rapport à 1850-1900.
Comme en 2016, actuel record annuel de chaleur, El Niño s'ajoute en 2023 aux effets du changement climatique pour faire grimper le thermomètre. Ce phénomène cyclique au-dessus du Pacifique culmine en général autour de la période de Noël.
Il continue de se développer, "bien que les anomalies restent inférieures à celles atteintes à cette période de l'année" en 1997 et 2015, quand El Niño avait été historiquement fort, estime Copernicus.
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Surchauffe des océans
Sur les différents continents, en octobre, la sécheresse a frappé des régions des États-Unis et du Mexique. A l'opposé, de vastes étendues de la planète ont connu des conditions plus humides que la normale, souvent liées à des tempêtes et à des cyclones.
La surchauffe des océans joue un rôle majeur dans ces records. Les températures de surface des mers ont battu des records chaque mois depuis avril, dont octobre avec 20,79 degrés en moyenne.
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Cette hausse a pour effet d'augmenter l'intensité des tempêtes, chargées de plus d'eau évaporée et d'accélérer la fonte des plateformes de glaces flottantes du Groenland et d'Antarctique, cruciales pour retenir l'eau douce des glaciers et empêcher l'élévation massive du niveau de la mer.
La banquise de l'Antarctique se maintient pour le sixième mois d'affilée à un niveau bas record pour la saison, 11% en dessous de la moyenne, selon le C3S. Dans l'Arctique, au nord, octobre est le 7e minimum mensuel, 12% en dessous des moyennes.
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ats/miro