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Les forêts pourraient capter bien plus de CO2, selon une étude de l'EPFZ

Les forêts pourraient capter bien plus de CO2, selon une étude de l'EPFZ. [AP Photo - Eraldo Peres]
Les forêts pourraient stocker bien plus de CO2 qu'aujourd'hui, selon une étude de l'EPFZ / Le Journal horaire / 38 sec. / le 13 novembre 2023
Le reboisement et la remise en état des surfaces forestières existantes dans le monde permettraient de séquestrer 226 gigatonnes de carbone supplémentaires, selon une étude de l'EPFZ. Cela correspond à plus de six fois les émissions mondiales de CO2 en 2022.

Une équipe internationale de chercheuses et chercheurs, sous la direction de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), a obtenu ce résultat en analysant des données satellites et en les associant à des mesures du sol. L'étude a été publiée lundi dans la revue spécialisée Nature.

A l'échelle mondiale, les arbres pourraient absorber 328 gigatonnes de CO2 de plus qu'ils ne le font actuellement, sans aucune influence humaine. A titre de comparaison, 36,8 gigatonnes de CO2 ont été émises dans le monde en 2022, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

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Conflits d'utilisation du sol

Cependant, sur ces 328 gigatonnes, 102 gigatonnes se trouvent sur des surfaces actuellement utilisées pour l'agriculture ou densément peuplées. Les 226 gigatonnes restantes pourraient être utilisées avec "un minimum de conflits d'utilisation du sol", écrivent les chercheurs.

Une partie de ce potentiel (61%) peut être atteint par la restauration de terres dégradées et une petite partie (39%) par le reboisement.

"Nous devons prendre des mesures pour mettre fin à la déforestation", a déclaré Tom Crowther, de l'EPFZ, lors d'une présentation de l'étude aux médias.

Difficultés pratiques

Des mesures visant à réduire les émissions de CO2 sont toutefois nécessaires malgré cet important potentiel, soulignent les chercheurs. "Si nous continuons à émettre autant de carbone que par le passé, les sécheresses, les incendies et d'autres événements extrêmes continueront à menacer le système forestier mondial et à limiter son potentiel de contribution", a ajouté Tom Crowther.

Des chercheurs indépendants rappellent également que ce potentiel ne pourra pas être pleinement exploité. L'étude menée par l'EPFZ ne tient pas compte du temps qu'il faudra pour atteindre ce potentiel, a déclaré Markus Reichstein, de l'Institut Max Planck de biogéochimie à Jena (Allemagne). Le potentiel calculé dans l'étude "suggère plus que ce qui est possible dans un temps limité".

ats/asch

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