Premier vol transatlantique aux carburants "verts", du "greenwashing" selon des ONG
L'avion a décollé de l'aéroport londonien d'Heathrow vers 12h50 (heure suisse) et doit arriver à celui de JFK à New York à 20h30.
Il est le premier "fonctionnant 100% aux carburants dits durables sur les deux moteurs, par une compagnie aérienne commerciale, sur un trajet long courrier", précise Virgin dans un communiqué.
La compagnie précise toutefois qu'il ne s'agit pas d'un vol commercial, donc sans passager ayant payé un billet ni aucun chargement de fret.
"Le vol historique d'aujourd'hui (...) montre comment nous pouvons à la fois décarboner les transports et permettre aux passagers de continuer à voler quand et où ils le souhaitent", a salué le ministre des Transports britannique Mark Harper, également cité dans le communiqué.
Une production très chère
Produits à partir d'huiles usagées, résidus de bois ou algues, les carburants durables d'aviation (CDA) sont utilisables en complément du kérosène (jusqu'à 50%) dans les avions actuels. Ils sont considérés comme le principal levier de décarbonation du secteur pour les décennies à venir, mais leur production reste balbutiante et très chère.
En outre, ils sont utilisés dans des moteurs à combustion qui continuent de générer du CO2, la décarbonation intervenant plus en amont, dans le fait de réutiliser des matières végétales au lieu d'extraire des hydrocarbures.
Le vol a lieu sur un Boeing 787 équipé de moteurs Rolls-Royce fonctionnant uniquement avec ce carburant.
"Impasse technologique"
L'association écologiste Stay Grounded (restez au sol) a toutefois qualifié l'opération de "greenwashing" dans un communiqué.
"Ce n'est pas une coïncidence que ce vol ait lieu deux jours avant le début de la COP28 à Dubaï", estime Stay Grounded. "Pendant que l'attention du monde se porte sur un seul vol, il y en a 100'000 chaque jour utilisant des carburants fossiles. Les substituts ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan des hydrocarbures."
Finlay Asher, un ingénieur aérospatial qui a travaillé pour Rolls Royce, cité par Stay Grounded, explique que la technologie des CDA, appelés en anglais les SAF, est une "impasse technologique" car elle ne peut être développée à une échelle suffisante pour faire une différence.
afp/asch