“La classe politique suisse doit se réveiller de son profond sommeil!", s'insurge Greenpeace dans un communiqué. L'ONG réagit ainsi à l'indice de performance sur le changement climatique (CCPI) 2024, dévoilé ce vendredi en marge de la COP28 à Dubaï.
La Suisse stagne à la 21e place, un rang qualifié de "médiocre" par l'organisation de protection de l'environnement. C'est à peine mieux qu'en 2023 (22e) et nettement moins bien qu'en 2022 (15e) et 2021 (14e).
En tant que pays riche, la Suisse a la responsabilité de se doter d'une politique climatique plus ambitieuse.
Ce classement établi par l'organisation environnementale Germanwatch de concert avec le New Climate Institute et le Climate Action Network évalue chaque année, depuis 2005, les efforts d’atténuation du réchauffement climatique d'une soixantaine de pays ainsi que de l’Union européenne (UE) dans son ensemble, responsables de plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Plusieurs centaines d'experts internationaux y participent.
Le classement prend en compte quatre grands critères: la politique climatique, les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d'énergie et les mesures en faveur des énergies renouvelables. Les critiques sévères subies l'an dernier par la Confédération de la part des milieux écologistes ne s'apaisent pas cette année, au contraire.
Derrière le Maroc et l'Inde
La Suisse est devancée, notamment, par les Philippines, l'Allemagne, le Maroc et l'Inde. Ce résultat montre clairement que les efforts fournis sont insuffisants et nous classent parmi les cancres sur les questions climatiques", critique l'organisation écologiste.
"Le oui massif en faveur de la loi climat en juin dernier montre pourtant que la population appelle de ses voeux une politique nettement plus ambitieuse. La décision de la Confédération de retarder l’application de ce texte est parfaitement incompréhensible”, ajoute Greenpeace.
L'organisation demande que la Suisse réduise ses émissions d'au moins 60% sur son territoire d'ici à 2030, au lieu des 34% actuellement prévus. Greenpeace estime que la Suisse "abuse des astuces comptables depuis des années pour enjoliver ses efforts climatiques. Son modèle reposant sur la compensation carbone constitue un oreiller de paresse". La Confédération devrait en outre s'engager davantage à l'étranger.
Podium laissé vide
Les trois premières places n’ont pas attribuées par le CCPI, aucun des pays pris en compte ne réalisant les efforts nécessaires pour s’aligner sur l'objectif de limiter le réchauffement global à 1,5 degré. Si tous les pays agissaient comme la Suisse, la planète se réchaufferait de 2 à 3 degrés, s'indigne Greenpeace.
ats/doe